Les turbulences des marchés affectent Great-West Lifeco (T.GWO), mais la compagnie d'assurances réussit tout de même à obtenir des résultats honorables.

Les turbulences des marchés affectent Great-West Lifeco [[|ticker sym='T.GWO'|]], mais la compagnie d'assurances réussit tout de même à obtenir des résultats honorables.

Au cours du trimestre terminé le 30 septembre, l'entreprise a réalisé un bénéfice net de 436 millions de dollars, soit 48,7 cents par action. Certes, ces résultats sont en baisse de 5% par rapport aux 461 millions du trimestre correspondant de 2007, mais ils sont respectables compte tenu de la situation économique et de la folie des marchés.

Les analystes financiers s'attendaient d'ailleurs à une telle baisse des profits. Les huit analystes consultés par l'agence Bloomberg ciblaient un bénéfice net par action de 49 cents, ce qui a été atteint. En réaction, le titre de la Great-West en Bourse est demeuré à peu près stable, hier (+0,2%, à 25,75$). «C'est un peu mieux que je pensais. Ils sont moins touchés que prévu par la faiblesse des marchés et la crise du crédit», dit Michael Goldberg, analyste financier pour le compte de Valeurs mobilières Desjardins.

Fonds distincts: pas de problèmes

Certains observateurs, dont M. Goldberg, s'attendaient à ce que les fonds distincts de la Great-West soient affectés par le recul des marchés. Or, ce n'est pas le cas.

Cette semaine, le Bureau du surintendant des institutions financières a accepté de modifier les règles de capitalisation exigées pour ces fonds afin de permettre à certains assureurs de ne pas avoir à verser des milliards de dollars à court terme pour renflouer ces titres qui échoient à long terme.

Hier, le chef des finances de l'entreprise, William Lovatt, a affirmé que l'entreprise n'avait pas besoin de renflouer ces fonds, choisis par certains consommateurs pour la garantie de versements qu'ils offrent à long terme. Selon M. Lovatt, la valeur actuelle des coûts de garantie de ces fonds est inférieure à celle des frais exigés pour ces fonds. Autrement dit, l'entreprise n'a aucune charge additionnelle à prendre à cet égard.

«Great-West Lifeco est bien capitalisée. Ses profits et sa capitalisation se tiennent très bien dans le marché actuel», a-t-il déclaré.

Au 30 septembre, le ratio du montant minimal permanent requis pour le capital et l'excédent (MMPRCE) de la Great-West était de 203%, soit dans la tranche supérieure de la fourchette cible de l'entreprise.

Cette solidité incite le PDG de l'entreprise, Allen Loney, à se dire intéressé par des acquisitions dans un marché où les «occasions sont abondantes» dans le secteur des assurances et de la gestion d'actifs.

Essentiellement, le bénéfice du dernier trimestre de la Great-West a été réduit par la déconfiture de certains titres financiers américains. Par exemple, l'entreprise détient des obligations de la société en difficulté Lehman Brothers, dont la valeur au pair était de 101 millions de dollars. Comme la valeur au marché de ces obligations n'est plus que de 15% de la valeur au pair, l'entreprise doit prendre une radiation.

Ainsi, le montant global des radiations pour les Lehman Brothers, AIG et autres Washington Mutual s'élève à quelque 100 millions après impôts, soit 11 cents par action.

La Great-West a cependant tiré profit d'un changement de taux d'imposition, ce qui a augmenté son bénéfice de 65 millions, ou 7 cents par action, estime M. Goldberg.

Le bénéfice net au Canada est en hausse de 2%, tandis qu'il recule de 11% en Europe. Aux États-Unis, il a diminué de 71%, mais ce recul s'explique par l'abandon d'activités. Autre signe des difficultés américaines: l'entreprise dernièrement acquise, Putnam, a vu son volume de fonds reculer de 13,3 milliards US, au dernier trimestre, comparativement à un recul d'un milliard au trimestre correspondant de l'an dernier.

En somme, la Great-West s'en tire bien, pour le moment. Reste à voir si elle fera aussi bien au prochain trimestre, qui comprendra l'énorme déconfiture des marchés du mois d'octobre.