Sous la pression de leurs actionnaires furieux, les dirigeants de Yahoo! (YHOO) semblaient prêts mardi à reprendre les négociations sur une vente de leur entreprise au géant des logiciels Microsoft (MSFT), une perspective qui faisait rebondir l'action du groupe internet.

Sous la pression de leurs actionnaires furieux, les dirigeants de Yahoo! [[|ticker sym='YHOO'|]] semblaient prêts mardi à reprendre les négociations sur une vente de leur entreprise au géant des logiciels Microsoft [[|ticker sym='MSFT'|]], une perspective qui faisait rebondir l'action du groupe internet.

Le premier actionnaire de Yahoo!, le fonds Capital Research Management, s'est dit «très en colère contre (le PDG) Jerry Yang» après son refus de l'offre de Microsoft, rejoignant la position de plusieurs autres gros détenteurs d'actions du groupe californien.

Microsoft a retiré samedi un offre d'achat de 47 G$, devant l'insistance de Yahoo! à obtenir 5 G$ supplémentaires.

Gordon Crawford, un gestionnaire de Capital Researh, a vertement critiqué une déclaration du président du conseil de Yahoo!, Roy Bostock, qui affirmait que beaucoup d'actionnaires soutenaient sa position.

«J'adorerais savoir qui sont ces actionnaires», a rétorqué M. Crawford, dont le groupe détient 16% du capital de Yahoo!. «Il ne s'agit d'aucun de ceux à qui j'ai parlé jusqu'à aujourd'hui. Tous ceux que je connais auraient vendu leurs titres à 34 dollars par action», a-t-il assuré.

«J'espère qu'il va y avoir un tel tollé que le conseil se sentira obligé de revoir le dossier, mais je ne suis pas très optimiste la-dessus», a-t-il dit.

Déjà dimanche Bill Miller, gérant de la société d'investissement Legg Mason, le 2e actionnaire avec 7% du capital, a souligné que «s'il y avait eu une offre ferme de 34 ou 35 $, nous l'aurions regardée».

De petits actionnaires reprochent à Jerry Yang d'avoir mené un combat personnel anti-Microsoft sans se soucier de leurs intérêts, par attachement sentimental pour l'entreprise qu'il a créée avec David Filo.

Ce sont MM. Yang et Filo qui ont négocié samedi avec Microsoft et refusé une offre jugée généreuse par les analystes.

Devant cette fronde ouverte, M. Yang a affirmé lundi soir qu'il voulait toujours parvenir à un accord avec Microsoft et qu'il restait ouvert à discuter de nouvelles propositions du géant des logiciels.

«Quand nous avons dit que c'était un montant «à prendre ou à laisser», cela ne voulait pas dire que nous ne négocierons plus jamais», a déclaré M. Yang au Financial Times.

«Nous étions totalement désireux de parvenir à une transaction et ils sont partis», a-t-il poursuivi.

La présidente de Yahoo! Susan Decker a affirmé mardi que jamais Microsoft n'avait mis noir sur blanc son offre relevée.

Mais rien ne dit que Microsoft veut renégocier, du moins pour l'instant. Le président de la branche internationale Jean-Philippe Courtois a dit mardi que le refus de son groupe marquait «un point final à l'histoire» et que Microsoft se concentrerait sur le développement de ses propres activités internet.

Quand au fondateur de Microsoft, Bill Gates, en visite en Corée du sud, il a déclaré: «je n'exclus pas des partenariats mais nous n'avons rien d'imminent».

Jerry Yang devra maintenant défendre sa stratégie lors de l'assemblée générale des actionnaires prévue le 3 juillet, qui s'annonce houleuse.

Erik Jackson, président de Plan B, un groupe de 140 actionnaires de Yahoo!, a déjà annoncé qu'il voterait contre la direction lors de l'assemblée.

Deux fonds de pension ont décidé d'élargir l'objet d'une action collective contre la direction, accusée d'avoir «bloqué» le rachat par Microsoft. Yahoo! est la cible de sept plaintes d'actionnaires, selon la presse.