Les dirigeants de Triglobal projetaient de céder une part de leurs actions de Triglobal aux investisseurs offshore à titre de remboursement des sommes dues.

Les dirigeants de Triglobal projetaient de céder une part de leurs actions de Triglobal aux investisseurs offshore à titre de remboursement des sommes dues.

C'est ce qu'est venu raconter le planificateur financier David Mizrahi, jeudi, devant le tribunal des valeurs mobilières, appelé Bureau de décision et de révision des valeurs mobilières (BDRVM).

Jusqu'à dernièrement, David Mizrahi était représentant en épargne collective affilié à Valeurs mobilières Dundee. Il a vendu des fonds offshore Focus Management à une quinzaine de ses clients entre 2002 et 2005, pour environ 1,5 million de dollars. Ces fonds étaient offerts par Themis Papadopoulos et Mario Bright, les coactionnaires de Triglobal.

En octobre 2007, selon M. Mizrahi, le président de Triglobal, Themis Papadopoulos, disait même vouloir vendre l'entreprise Triglobal pour la somme de 54 millions de dollars afin de repayer les clients lésés. «Je suis prêt à tout sacrifier pour rembourser mes clients», aurait dit Themis Papadopoulos à M. Mizrahi en guise d'explication.

Fin décembre, les dirigeants annonçaient à l'interne la vente des actifs de l'entreprise à Promutuel Capital, de Québec. Le montant de la transaction n'a pas été confirmé, mais selon les chiffres qui circulent, la transaction s'est faite pour environ 3 millions de dollars.

Avant que l'affaire offshore ne commence à mal tourner, à l'automne 2006, David Mizrahi allait cueillir les chèques d'intérêts de ses clients dans un bureau de PNB Management, rue Champagneur, à Outremont.

Pour faire fructifier l'argent, M. Mizrahi s'était fait dire que Mario Bright, coactionnaire de Triglobal, effectuait le même genre de placements que l'entreprise Refco, c'est-à-dire des produits dérivés. Ce type de placements est considéré très risqué. En retour, les clients recevaient des intérêts variant entre 5 et 12%.

Jeudi, le conseiller dit n'avoir jamais vu les états financiers de Focus, ni ceux de Triglobal. Il dit s'être fié aux antécédents de succès des dirigeants Themis Papadopoulos et Mario Bright.

Le 29 janvier, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a fait interdire le commerce des valeurs mobilières à David Mizrahi. Jeudi, M. Mizrahi a plaidé la naïveté pour avoir vendu ce produit considéré illégal à ses clients. «Je ne ferai plus jamais de telles choses», a-t-il dit.

Jeudi, l'AMF a demandé au BDRVM que soit essentiellement levé l'interdiction contre lui, étant donné sa collaboration avec l'AMF, sa volonté de protéger et d'accompagner ses clients, son absence d'antécédents et le fait qu'il reconnaisse ses erreurs.

Au moment de mettre sous presse, le BDRVM n'avait pas rendu sa décision à cet égard et un autre conseiller plaidait la levée de son interdiction, Brian Ruse. L'audition des sociétés du tandem Papadopoulos-Bright a été remise au 14 février.

Par ailleurs, lundi, le BDRVM a interdit à un autre conseiller toute pratique du commerce des valeurs mobilières. Il s'agit de Mario Angelopoulos, rattaché au cabinet Gestion de capital Triglobal. Selon le BDRVM, M. Angelopoulos a effectué des placements pour le compte d'investisseurs québécois auprès de Focus, alors qu'il devait savoir que ces placements étaient illégaux.