Plutôt que de payer TransCanada Energy pour qu'elle arrête la production d'électricité à sa toute nouvelle centrale de Bécancour, Hydro-Québec pourrait vendre ses surplus à prix avantageux sur le marché américain.

Plutôt que de payer TransCanada Energy pour qu'elle arrête la production d'électricité à sa toute nouvelle centrale de Bécancour, Hydro-Québec pourrait vendre ses surplus à prix avantageux sur le marché américain.

C'est ce que soutiennent Énergie Brookfield et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), qui contestent la décision de la Régie de permettre à Hydro de verser près de 150 M$ à TCE pour qu'elle cesse sa production en 2008.

La Régie s'est rangée du côté d'Hydro, qui affirme que les deux scénarios coûtent à peu près le même prix, et que la revente comporte plus de risques.

Or, Hydro n'a pas tout dit à la Régie, soutiennent les deux contestataires, qui demandent la révocation de la décision de la Régie.

D'une part, Hydro versera plus d'argent à TCE que ce qu'elle a dit dans sa requête.

D'autre part, Hydro n'a considéré que le marché de New York pour la revente des surplus alors que le marché de la Nouvelle-Angleterre offre un potentiel aussi intéressant pour l'électricité du Québec.

Tout considéré, «les deux options ne sont plus du tout semblables sur le plan économique», a expliqué hier le porte-parole de la FCEI, Simon Prévost. Selon les calculs de l'expert de la FCEI, le scénario de revente présente un avantage de 10 à 50 millions pour Hydro, une somme qui devrait au bout du compte bénéficier à sa clientèle.

L'an dernier, la Régie avait obligé Hydro à revendre ses surplus sur le marché. Selon Hydro, la revente a rapporté 207 millions (6 cents du kilowattheure).

C'est un prix avantageux, compte tenu que le prix de revient moyen de l'électricité de la division Distribution tourne autour de 3 cents le kilowattheure.

Cette année, le scénario de revente proposé par Hydro est basé sur le coût d'achat de l'électricité produite avec du gaz naturel par TransCanada à Bécancour. Ce scénario n'aurait pas dû être accepté par la Régie, allègue Énergie Brookfield.

La valeur de la revente des surplus doit plutôt «être analysée en fonction du coût moyen d'approvisionnement et non du coût de l'énergie d'un contrat en particulier, à plus forte raison si le contrat choisi est celui où le coût de production est le plus élevé», fait valoir l'entreprise spécialisée dans l'achat et la revente d'énergie.

En prenant le coût d'approvisionnement moyen comme référence, le scénario de revente devient nettement plus avantageux pour Hydro et pour ses clients, affirment les deux intervenants.

La FCEI et Énergie Brookfield reprochent aussi à la Régie de l'énergie d'avoir pris la décision de donner raison à Hydro-Québec sans offrir aux autres intervenants l'occasion de faire valoir leur position et d'interroger les représentants d'Hydro.

Hydro-Québec se retrouve pour la deuxième année consécutive avec d'énormes surplus sur les bras, en raison du ralentissement dans le secteur forestier et aussi parce qu'elle a surestimé la croissance de la demande.

Cette année, ses surplus atteignent 5,8 milliards de kilowattheures.

La production de la centrale au gaz de Bécancour, qu'Hydro s'est engagée à acheter pendant les 20 prochaines années, est de 4,3 milliards de kilowattheures.