Prix du pétrole à des niveaux historiques, enlisement du marché immobilier américain, ralentissement économique mondial... Avec les récents soubresauts de l'économie, l'acheteur d'une nouvelle propriété pourrait être tenté de verrouiller ses paiements en optant pour une hypothèque à taux fixe: est-ce une bonne idée?

Prix du pétrole à des niveaux historiques, enlisement du marché immobilier américain, ralentissement économique mondial... Avec les récents soubresauts de l'économie, l'acheteur d'une nouvelle propriété pourrait être tenté de verrouiller ses paiements en optant pour une hypothèque à taux fixe: est-ce une bonne idée?

Oui et non, disent des experts consultés par La Presse.

En dépit de la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires, les taux hypothécaires devraient rester stables ou légèrement augmenter au cours du reste de l'année et de 2009.

La plupart des experts consultés écartent l'idée d'une inflation généralisée qui forcerait la Banque du Canada à hausser de façon importante ses taux d'intérêt d'ici peu.

«Nous pensons que le ralentissement économique observé depuis quelque temps va contrebalancer les pressions inflationnistes causées par les hausses de prix dans le secteur de l'énergie et de la nourriture», affirme Robert Hogue, économiste en chef chez RBC Banque Royale.

«Le scénario de stagflation évoqué par certains, où les prix élevés se répercuteraient dans les salaires et le prix des autres produits, dans un climat de récession, nous n'y croyons pas», renchérit Marc Pinsonneault, économiste principal à la Banque Nationale.

L'économiste en chef Sal Gualtieri, de BMO Marché des capitaux, suggère d'opter pour un taux variable, plus bas, et d'opter pour taux fixe dans un an, alors que l'économie aura repris du poil de la bête.

La Banque du Canada pourrait alors devoir hausser ses taux d'intérêt de façon plus significative pour éviter une possible surchauffe.

À la Banque Nationale, on partage dans une certaine mesure ce raisonnement mais on apporte des bémols.

«L'économie est très volatile, d'une semaine à l'autre on ne sait jamais à quoi s'attendre. L'acheteur devrait s'attendre à de grosses variations de paiement entre chaque mois», dit Marc Pinsonneault.

Sa collègue Johanne Desjardins, directrice Solutions d'épargne et de crédit, privilégie une hypothèque où le risque est divisé: «Sur une hypothèque de 150 000$, un client peut mettre 75 000$ à taux variable et 75 000$ à taux fixe pour diversifier son niveau de risque.»