La demande pour des voitures tout électriques croît au même rythme que le prix du plein d'essence. Au royaume de l'électricité, on croyait pouvoir participer à cette révolution du transport individuel, mais le temps passe et l'espoir de rouler dans un véhicule électrique partiellement ou totalement québécois se dégonfle.

La demande pour des voitures tout électriques croît au même rythme que le prix du plein d'essence. Au royaume de l'électricité, on croyait pouvoir participer à cette révolution du transport individuel, mais le temps passe et l'espoir de rouler dans un véhicule électrique partiellement ou totalement québécois se dégonfle.

Hydro-Québec et son moteur électrique n'ont pas remporté l'appel d'offres de la société des postes française, qui aurait pu ouvrir la porte à la commercialisation tant attendue de cette invention qui a quand même plus de 20 ans d'âge.

La suite de l'histoire est plutôt incertaine. «On continue de chercher des partenaires», se contente de dire la société d'État.

Hydro n'a rien fait de bon non plus avec ses batteries «révolutionnaires» au lithium-polymère. Avestor, l'entreprise mise sur pied pour commercialiser cette invention, a presque fait faillite avant d'être vendue pour pas cher au géant français Bolloré.

La ZENN, voiture électrique conçue au Canada et dont l'assemblage final se fait à Saint-Jérôme, est toujours interdite sur les routes du Québec, une anomalie que le magazine britannique The Economist a relevée dernièrement.

Une des seules voitures tout électrique disponible ici, la ZENN ne peut pas rouler sur nos routes à cause de sa vitesse maximale trop basse, soit moins de 50 kilomètres à l'heure. D'autres études sur la sécurité de ce type de voitures doivent être réalisées avant qu'elles obtiennent l'homologation requise par Transports Canada pour être vendue ici.

À cause de sa taille et de sa faible vitesse, la ZENN pourrait être la solution pour les travailleurs urbains qui ne parcourent que de petites distances. Un peu comme un scooter, mais en mieux. Pourquoi le scooter a-t-il droit de cité sur les routes et pas les voitures comme la ZENN?

Ça va changer, dit Daniel Desharnais, le porte-parole de la ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, qui rappelle qu'une loi adoptée en novembre dernier ouvre la porte à l'expérimentation des véhicules verts sur les routes du Québec.

«On aura bientôt des annonces de projets-pilotes à faire, incluant les véhicules électriques basse vitesse en milieu urbain, dans les zones où la vitesse ne dépasse pas 50 kilomètres à l'heure.»

Des études

Des projets-pilotes, ça fait des années que le Centre d'expérimentation des véhicules électrique du Québec en fait. «Le véhicule électrique à basse vitesse, on l'a déjà étudié de long en large», dit son directeur général, Pierre Lavallée. Certaines des études ont même été faites en collaboration avec le ministère des Transports du Québec. Pourquoi en faut-il d'autres?

Réponse, parce qu'il en faut d'autres. «Les études qui ont été faites étaient très circonscrites, ça n'a jamais été testé au niveau de la sécurité routière», assure Daniel Desharnais.

Ce n'est qu'une fois que ces nouveaux projets-pilotes auront été réalisés et analysés que le gouvernement québécois décidera du sort des petites voitures électriques.

Des délais sont donc à prévoir, alors que selon le Ceveq, «cette question aurait pu être réglée il y a cinq ans».

En attendant, les automobilistes excédés d'avoir à casser leur tirelire pour pouvoir faire le plein se tournent vers les voitures hybrides. Les quelques modèles disponibles se vendent bien. La Toyota Prius, la plus populaire des hybrides, exige deux mois d'attente, selon un gros concessionnaire de Montréal. Toyota vend actuellement plus de Prius en un mois que pendant les trois premières années de vente de ce modèle au Canada.

L'offre de modèles hybrides va augmenter au cours des prochaines années. Honda annonce un modèle hybride plus petit et moins cher que la Civic hybride qui sera vendu au Canada et aux États-Unis en 2009.