L'annonce devancée de très mauvais résultats par la Sun Life (T.SLF), l'un des plus gros assureurs vie au Canada et un important gestionnaire de patrimoine financier, a provoqué une grosse gifle boursière parmi ses pairs.

L'annonce devancée de très mauvais résultats par la Sun Life [[|ticker sym='T.SLF'|]], l'un des plus gros assureurs vie au Canada et un important gestionnaire de patrimoine financier, a provoqué une grosse gifle boursière parmi ses pairs.

Au point où, en fin de séance hier à la Bourse de Toronto, la valeur attribuée aux sociétés Sun Life et Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MFC'|]], de Toronto, ainsi que la québécoise Industrielle Alliance [[|ticker sym='T.IAG'|]] avait dégringolé en tout de 6 milliards de dollars en quelques heures.

La raison? Les investisseurs craignent que les grosses pertes subies par la Sun Life avec ses placements en titres très dévalués par la déconfiture de banques américaines se reproduisent parmi ses semblables canadiennes.

La Sun Life a annoncé avec deux semaines d'avance ses résultats du troisième trimestre qui montrent un revirement négatif considérable de trois quarts de milliard de dollars par rapport à l'an dernier.

La perte au troisième trimestre a atteint 396 millions, contre un profit trimestriel de 577 millions l'an dernier à pareille date.

Les revenus bruts de Sun Life ont aussi chuté de moitié à 2,56 milliards au troisième trimestre, comparativement à l'an dernier.

Ces reculs majeurs ont été attribués par la direction de Sun Life à la radiation d'un peu plus de 636 millions en titres de dette liés aux faillites des banques américaines Lehman Brothers et Washington Mutual (WaMu).

Aussi, Sun Life a dû inscrire des frais spéciaux de dépréciation de 326 millions relatifs à des placements en actions diverses.

Les investisseurs boursiers savaient déjà la Sun Life assez affectée par la crise bancaire aux États-Unis. Ils avaient d'ailleurs amputé le tiers de sa valeur boursière au cours des derniers mois.

Mais hier, les résultats annoncés se sont avéré bien pires que prévu. Il s'agit en fait de la première perte trimestrielle pour Sun Life depuis qu'elle a ouvert son capital en Bourse, il y a huit ans. "C'est sans précédent pour nous. Nous sommes dans une situation économique sous haute pression", a admis Donald Stewart, chef de la direction de Sun Life, lors d'une téléconférence avec des analystes.

En Bourse, les investisseurs ont laissé choir les actions de Sun Life de 13% à 29,25$, à leur plus bas depuis plus de cinq ans.

Ils craignent aussi que ces déboires de Sun Life liés à la crise financière se reflètent dans les prochains résultats trimestriels de ses pairs au Canada.

Chez l'Industrielle-Alliance, un important assureur vie et gestionnaire d'actifs financiers dirigée de Québec, ses actions ont été recalées de 10% à 28,88$ par des investisseurs inquiets. Cette glissade représente une perte de valeur boursière d'un quart de milliard en quelques heures.

Pourtant, les dirigeants de l'Industrielle-Alliance ont maintenu jusqu'à ce jour un message de risque minime de pertes spéciales liées à la crise financière.

Ses prochains résultats trimestriels sont attendus le 5 novembre. Les analystes s'attendent à un profit trimestriel d'environ 70 cents par action, ce qui serait en léger recul de 4% par rapport à la même période l'an dernier.

Par ailleurs, la mauvaise surprise des investisseurs avec Sun Life a affecté les actions de la Financière Manuvie, qui ont perdu 8% à 27,31$ hier en Bourse. Cette glissade représente 3,6 milliards de valeur boursière en moins pour un colosse financier qui a déjà rivalisé à ce titre avec la Banque Royale.

La Financière Manuvie, dont les prochains résultats trimestriels sont attendus le 6 novembre, a déjà annoncé qu'elle inscrirait une perte spéciale d'au moins 250 millions liée à des actifs affectés par la crise financière.

Sun Life

Fermeture hier 48,14$

Variation -3,04%

Revenus 2560M$

Profits -396M$

bpa -0,71$