L'assurance tranquille du premier ministre Stephen Harper sur l'économie ne suffit pas à rassurer les Canadiens. Ces derniers jours, le nombre de personnes qui prennent le téléphone pour vérifier si leurs dépôts bancaires sont en sécurité a doublé.

L'assurance tranquille du premier ministre Stephen Harper sur l'économie ne suffit pas à rassurer les Canadiens. Ces derniers jours, le nombre de personnes qui prennent le téléphone pour vérifier si leurs dépôts bancaires sont en sécurité a doublé.

À preuve, ces derniers jours, quelque 500 personnes appellent quotidiennement à la Société d'assurance-dépôts du Canada, la société d'État fédéral qui assure les dépôts des Canadiens en cas de faillite de leur banque.

Comme tous les dépôts ne sont pas assurés, les épargnants veulent savoir ce qui adviendra de leurs dollars durement gagnés si la tempête financière américaine décidait de traverser le 49e parallèle.

«Ça m'inquiète pour moi et pour mes enfants, avec tout ce qu'on entend avec les banques aux États-Unis. Puis quand les États-Unis ont le rhume, on attrape la grippe...», confie Pierrette Morin-Pelletier, 77 ans, présente hier à l'assemblée annuelle de la SADC à Montréal. Comme elle, ils étaient plus d'une centaine de personnes âgées à vouloir se faire rassurer par des dirigeants de la SADC.

Peu importe qui posait la question, la réponse se ressemblait: «Notre système financier est fort, nos banques sont très, très bien capitalisées», a répété à plusieurs reprises Guy St-Pierre, président et chef de la direction de la SADC. «Je dors très bien la nuit», a renchéri son président du conseil, Bryan Davies.

Combien d'argent?

Plus de 80 institutions financières canadiennes sont membres de la SADC. Au total, les dépôts assurés atteignent 512 milliards de dollars.

Pour faire face à d'éventuels problèmes, la société d'État fédéral dispose de 1,7 milliard plus une marge de crédit de 6 milliards en cas de besoin. En cas de crise grave, elle peut aussi se tourner vers le Parlement fédéral et demander des sommes supplémentaires.

Dans le contexte de la crise américaine, disposer de plus de fonds ne serait-il pas plus sage? «Si c'était dans le contexte mondial, je vous dirais peut-être. Dans le contexte canadien, on pense que c'est suffisant», a répondu M. St-Pierre à une question de La Presse Affaires.

À titre de comparaison, le Fonds de l'assurance-dépôt du Québec couvre des dépôts de 75 milliards, soit sept fois moins que son frère canadien. Pour ce faire, il dispose de 405 millions de dollars et des 600 millions du fonds de sécurité de Desjardins. De plus, une marge de crédit permet d'aller chercher 700 millions en cas de catastrophe.

Actuellement, les dépôts sont assurés jusqu'à concurrence de 100 000$ par institution financière. Les États-Unis et des pays européens ont récemment revu à la hausse leurs limites. Le Canada pourrait-il faire de même? «C'est une décision du Parlement», a dit M. St-Pierre.

LES 100 000$ COUVERTS

L'assurance couvre jusqu'à 100 000$ par déposant et par institution membre de la SADC, peu importe le nombre de comptes ouverts dans une institution. Sont aussi couverts les dépôts à terme de 5 ans et moins. Au Québec, les 100 000$ déposés dans différentes caisses populaires s'additionnent. Ne sont PAS couverts : les comptes en devises étrangères ni les fonds communs de placement.