En pleine crise financière et immobilière américaine, le nombre d'acheteurs canadiens d'habitations aux États-Unis a doublé, depuis un an, et la filiale de la Banque Royale leur tient la main dans ce marché.

En pleine crise financière et immobilière américaine, le nombre d'acheteurs canadiens d'habitations aux États-Unis a doublé, depuis un an, et la filiale de la Banque Royale leur tient la main dans ce marché.

Alain Forget, vice-président de la stratégie et du développement des affaires de la RBC Bank (USA), filiale du Groupe financier RBC, souligne à La Presse Affaires que le nombre d'acheteurs américains chute au Bonita Bay Group, sur la côte ouest de la Floride, mais que cette importante société immobilière compte deux fois plus de Canadiens.

En outre, près du quart (24%) des acheteurs étrangers de maisons américaines durant les 12 mois terminés en mai 2008 ont été des Canadiens et leur part a doublé par rapport à 2007, indique aussi la National Association of Realtors (courtiers) des États-Unis de même que le quotidien Wall Street Journal.

Les Canadiens deviennent ainsi le plus important groupe d'acheteurs étrangers aux États-Unis, devant les Européens et les Sud-Américains, ajoute Alain Forget.

Cela s'explique par la chute du prix des propriétés résidentielles américaines, de 25% à 30% aux États-Unis et jusqu'à 45% à Miami et en banlieue d'Orlando. La quasi-parité du dollar canadien jusqu'à récemment contribue aussi au phénomène, ajoute le vice-président.

La plupart des acheteurs canadiens s'intéressent aux États du Sunbelt, dont la Floride qui accapare le tiers de toutes les acquisitions. Dans certains quartiers de la Floride, il y a tellement de Québécois qui achètent des résidences secondaires que le français devient une langue d'usage courant, ajoute le Wall Street Journal.

Et il y a des stocks de propriétés résidentielles américaines à vendre pour 10 mois, note Alain Forget. Pas seulement des condos d'ailleurs, mais aussi des maisons.

Celles de Weston, en banlieue de Miami et de Fort Lauderdale, qui se sont vendues entre 200 000 $US et 350 000 $US en 2000, dans des quartiers privés plus stables, ont grimpé de prix de 2,5 fois, mais leur valeur a chuté de 25% à 30%. Des groupes d'investisseurs canadiens se forment depuis un an pour profiter des conditions particulières du marché américain, dit Alain Forget.

Pourtant, les Canadiens éprouvent souvent des difficultés à obtenir des prêts hypothécaires des banques américaines qui exigent souvent de ces "étrangers" un paiement comptant de 50%.

Offensive

La RBC Bank a toutefois lancé une offensive auprès des snowbirds qui passent l'hiver aux États-Unis (près de 75% de sa clientèle canadienne), de même que d'employés de 200 filiales d'entreprises comme Bombardier et Air Canada, d'artistes, de joueurs professionnels de hockey, d'étudiants et d'amateurs de véhicules récréatifs.

Par ses 86 succursales en Floride et son total de 440 aux États-Unis, la RBC Bank leur offre des prêts hypothécaires, des cartes de crédit et des services bancaires traditionnels. Alain Forget assure qu'à certaines conditions, sa banque offre à ses clients canadiens d'effectuer des transactions dans leur compte aussi facilement qu'à la maison et à des frais pas plus élevés.

La RBC Bank devancerait ainsi les filiales des banques BMO et TD, de même que celles de la Banque Nationale et du Mouvement Desjardins qui n'ont que quelques succursales en Floride.