Oubliez le rachat à prix fort par Teachers' et ses associés. Plutôt, espérez un retour du dividende trimestriel.

Oubliez le rachat à prix fort par Teachers' et ses associés. Plutôt, espérez un retour du dividende trimestriel.

Tel est le scénario pour les actionnaires de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] envisagé par les analystes qui l'ont à l'oeil, en attendant l'annulation définitive du rachat adossé de 52 milliards de dollars.

La date limite de cette transaction avec le fonds torontois Teachers' et ses partenaires américains demeure fixée à demain, le jeudi 11 décembre.

Mais cette transaction est déjà peine perdue, selon les analystes, qui attendent une annulation officielle par BCE d'ici les 48 prochaines heures.

Et ce, malgré les derniers efforts de BCE pour obtenir une opinion comptable favorable afin de contrer l'avis de la firme KPMG à propos de son insolvabilité après son rachat par endettement.

«La condition de solvabilité pour la transaction a peu de chances d'être remplie, surtout si cet autre avis comptable obtenu par BCE n'a pas aussi l'accord du groupe d'acquéreurs», selon Jeffrey Fan, analyste des télécoms chez la banque d'investissement UBS, à Toronto.

Pour son vis-à-vis à la Financière Banque Nationale, l'analyste Greg MacDonald, le rachat de BCE par le groupe dirigé par Teachers' est «pratiquement mort à moins que les acheteurs y tiennent au point d'accepter d'emblée un nouvel avis comptable» obtenu par BCE.

De plus, les analystes s'entendent sur le fait que la crise financière et la récession qui déferle ont gravement miné la pertinence même de ce rachat adossé de BCE à 42,75$ l'action.

Même que Greg MacDonald compare le souhait de BCE et de ses actionnaires de faire survivre cette transaction à la publicité télévisée du «lapin des piles Eveready qui marche et qui marche...»

D'ailleurs, cette espoir spéculatif avait rehaussé le cours des actions de BCE jusqu'à 27$ lundi comparé au creux de 21,31$ atteint la semaine la semaine dernière, quelques jours après l'avis négatif de KPMG.

Mais hier, cette espérance a fait place à la résiliation parmi les investisseurs boursiers, qui ont laissé retomber les actions de BCE de 8,7%, à 22,50$.

Quelle est la suite, donc, pour les actionnaires de BCE en deuil du pactole attendu d'un riche projet de rachat?

«Après l'annulation officielle de la transaction par BCE, la priorité de son conseil d'administration sera sans doute le rétablissement du dividende», a répondu l'analyste Greg MacDonald à une question par courriel de La Presse Affaires.

Il a souligné que BCE a 2,8 milliards en liquidités dont une partie pourrait servir, dans l'immédiat, à "réinstaurer le dividende trimestriel précédent, de même que payer les deux dividendes dus depuis juillet".

Un tel paiement rétroactif de dividendes représentait une somme totale d'environ 585 millions à payer par BCE à ses actionnaires, selon les plus récentes données financières divulguées à ce sujet par l'entreprise.

Au moment de son annulation, en juillet, le dividende trimestriel de BCE cotait à 36,5 cents par action ordinaire.

Toutefois, l'entreprise a maintenu les dividendes trimestriels pour ses diverses catégories d'actions privilégiées. Ces dividendes varient de 8 à 28 cents l'action.