Les prix des actions ont tellement dégringolé que 2267 entreprises dans le monde offrent des profits «gratuits» aux investisseurs. C'est huit fois plus qu'à la fin du dernier marché baissier, époque où les actions ont bondi de 115% au cours de l'année suivante.
Les prix des actions ont tellement dégringolé que 2267 entreprises dans le monde offrent des profits «gratuits» aux investisseurs. C'est huit fois plus qu'à la fin du dernier marché baissier, époque où les actions ont bondi de 115% au cours de l'année suivante.
Bank of New York Mellon Corp. , de New York, Danieli SpA, à Buttrio, en Italie, et Namyang Dairy Products, de Séoul, en Corée du Sud, ont plus de liquidités que la valeur de leurs actions et de leurs dettes tandis que le ralentissement économique à l'échelle mondiale a fait disparaître en fumée 32 000 milliards US en capitalisation boursière cette année. Les titres des entreprises du MSCI World Index s'échangent à une moyenne de 1,17 $US par dollar d'actif net, soit le taux le plus bas depuis au moins 1995, démontrent des données compilées par Bloomberg.
Occasions d'affaires
Les entreprises disposant de beaucoup de liquidités permettent aux investisseurs de ne rien payer pour de futurs flux de bénéfices, ce qui se traduit par des occasions d'a f faires pour les acheteurs inquiets à propos d'une éventuel le déflation, selon Jean-Marie Eveillard, dont le fonds First Eagle Global de 16 milliards US a fait mieux que 98% de ses concurrents cette année.
Microsoft et Novo Nordisk, qui génèrent le plus d'argent comparativement à leurs dettes, peuvent poursuivre leur essor même si la baisse de la demande des consommateurs érode leurs profits.
«La liquidité est reine, pas nécessairement pour les investisseurs, mais pour les entreprises», soutenait M. Eveillard la semaine dernière au cours d'une entrevue à New York. On trouve dans le fonds qu'il gère aussi bien des actions de Microsoft que de Namyang Dairy. «C'est utile de disposer de beaucoup d'argent, premièrement parce que ça permet de survivre plutôt que de faire faillite, soulignait-il, et, deuxièmement , pour profiter d'occasions de faire des acquisitions à vils prix ou de coincer des concurrents.»
BNY Mellon fait partie de 49 entreprises présentant une capitalisation boursière de plus de 1 milliard US qui possèdent plus de liquidités que la valeur de leurs actions et de leurs dettes, d'après des données compilées par Bloomberg.
Les Bourses ont dégringolé cette année après que les pertes et les dépréciations de près de mille milliards US dans les banques eurent gelé les marchés de crédit et poussé les États-Unis, l'Europe et le Japon dans leur première récession simultanée depuis la Deuxième Guerre mondiale. La baisse de 37% de l'indice Standard&Poor's 500 a été la plus prononcée depuis 1937 alors que la chute de 44% de l'indice MSCI World est la pire depuis la création de cet indice en 1970.
Hier, le S&P 500 s'appréciait fortement après que le président élu Barack Obama eut promis l'investissement le plus formidable dans les infrastructures du pays depuis les années 1950 pour stimuler l'économie.
La stagnation de la croissance augmente le risque de déf lation. Aux États-Unis, les prix à la consommation ont reculé de 1% en octobre, baisse la plus marquée depuis que l'on collige des statistiques à cet égard, soit depuis 1947.