Alors que l'économie continue de piquer du nez, les analystes demeurent confiants au sujet de Bombardier (T.BBD.B). D'ailleurs, le titre de la société a enregistré une hausse de près de 3% hier à la Bourse de Toronto.

Alors que l'économie continue de piquer du nez, les analystes demeurent confiants au sujet de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]]. D'ailleurs, le titre de la société a enregistré une hausse de près de 3% hier à la Bourse de Toronto.

Selon une liste compilée par Bloomberg, 13 des 16 analystes qui suivent les destinées de la multinationale montréalaise recommandent l'achat de son action. Deux autres suggèrent de la conserver et un seul recommande sa vente. L'entreprise divulguera ce matin ses résultats pour le troisième trimestre.

«Nous pensons que le titre pourrait avoir un potentiel à la hausse parce qu'il semble tenir compte de perspectives plutôt dramatiques, écrit David Tyerman, de la firme Scotia Capital, dans un rapport de recherche. Des surprises positives sont possibles au niveau des marges et du carnet de commandes. Cela pourrait joliment stimuler le cours de l'action.»

Le titre de Bombardier a perdu 50% de sa valeur depuis le début de septembre, ce qui, selon M. Tyerman, refléterait surtout les inquiétudes du marché au sujet de l'aviation d'affaires et, dans une moindre mesure, de l'aviation régionale.

«Nous croyons que cette réaction aux risques de Bombardier Aéronautique est excessive», affirme-t-il, ajoutant qu'il s'attend à de solides résultats pour le troisième trimestre.

Selon lui, une forte croissance des ventes chez Bombardier Aéronautique et Bombardier Transport stimulera le bénéfice net de l'entreprise.

David Newman, de la Financière Banque Nationale, croit que les livraisons d'avions d'affaires ne commencent à diminuer qu'à partir du deuxième semestre de 2009 pour reprendre de l'altitude à partir de 2011. Ce déclin devrait surtout toucher les plus petits appareils, comme ceux de la famille Learjet.

«Bombardier a évité le marché des biréacteurs très légers ce qui, rétrospectivement, était une sage décision», écrit M. Newman.

Il se montre également optimiste du côté de l'aviation commerciale régionale. Il croit que les coupes effectuées par les transporteurs régionaux toucheront surtout les plus petits appareils d'Embraer. Il estime que les sociétés aériennes américaines pourraient reprendre le chemin de la rentabilité grâce à la baisse des prix du carburant et aux mesures de réduction de capacité qu'elles ont mises en place.

«À un moment donné, nous croyons que les transporteurs américains devront passer à l'action et renouveler leur flotte vieillissante», écrit-il.

Les analystes estiment également que la dévaluation du dollar canadien jouera en faveur de Bombardier Aéronautique. Cet effet ne se fera cependant pas pleinement sentir dans l'immédiat en raison des contrats à terme achetés au cours des dernières années.

En attendant, le secteur du transport ferroviaire leur semble particulièrement prometteur.

«En Amérique du Nord, en Europe et en Asie, les gouvernements regardent du côté des dépenses en infrastructures pour remettre l'économie sur ses rails, explique Richard Stoneman, de Marchés des capitaux Dundee. On s'attend à ce que les gouvernements augmentent le niveau des dépenses dans le transport en commun parce que celui-ci répond aux préoccupations actuelles en fait d'environnement et de consommation de carburant.»

David Newman, de la Financière Banque Nationale, croit que la filiale Transport de Bombardier prendra ainsi la relève pendant la période plus difficile qui s'annonce dans l'industrie aéronautique. Il souligne que le secteur ferroviaire est pratiquement à l'épreuve des récessions parce qu'on parle essentiellement de clients gouvernementaux ou quasi gouvernementaux et que les contrats sont à long terme.

«Les investisseurs ont tendance à ignorer ces attributs parce qu'ils se concentrent souvent sur une chose, la prochaine commande en aéronautique», déplore-t-il.

Comme pour lui donner raison, Bombardier Transport a annoncé hier l'obtention d'un contrat de 101 millions US pour l'exploitation et la maintenance du système de navettes automatisé de l'aéroport international de San Francisco.

L'action de catégorie B de Bombardier a gagné près de 3% (+2,9%) pour clôturer à 3,89$ à la Bourse de Toronto hier.