Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) accorde un prêt de 4,8 M$ au Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie pour racheter 30 permis de pêche du homard en six ans.

Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) accorde un prêt de 4,8 M$ au Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie pour racheter 30 permis de pêche du homard en six ans.

Le MAPAQ devient ainsi le premier gouvernement provincial à s'engager dans la rationalisation de la capture.

La somme de Québec paiera 20 % du montant requis pour racheter des permis. Elle garantira aussi des emprunts contractés par le Regroupement des pêcheurs professionnels et elle supportera des intérêts. L'aide équivaudra en ce sens à une subvention de près de 1 M$.

Les 200 homardiers de la Gaspésie ont vu le volume de leurs prises totales chuter de 30% depuis 1995, passant de 1000 à 700 tonnes métriques. En plus de choisir de retirer 30 permis, ils ont aussi soustrait 15 casiers en mer et deux jours de pêche pour atteindre leur objectif.

Interrogé quant à l'absence du ministère fédéral des Pêches et des Océans du programme de rationalisation annoncé vendredi, le ministre Laurent Lessard, du MAPAQ, a indiqué être fier du travail de son équipe, «fier du travail des pêcheurs, et j'aimerais être aussi fier du travail d'Ottawa».

Il doit voir son homologue Loyola Hearn la semaine prochaine et s'attend à une participation de sa part.

Le directeur du Regroupement des pêcheurs professionels du sud de la Gaspésie (RPPSG), O'Neil Cloutier, a ouvertement déploré l'absence d'Ottawa, «alors que c'est (la gestion de la ressource) son champ de compétence».

Il dit que Pêches et Océans Canada a refusé de participer au programme de rachat parce que «le ministère n'est pas à caractère économique».

L'autre instance sollicitée, Développement économique Canada, a vite refusé de s'y associer.

Les rachats de permis seront effectués sur une base volontaire, à partir d'une liste de candidats voulant se retirer. Dix-sept pêcheurs ont exprimé ce désir récemment.

Le prix du rachat est basé sur l'historique des prises annuelles. Une valeur de 25 000 $ par tranche de 1000 livres serait versée. Chaque permis retiré cette année devrait coûter 180 000 $ au RPPSG.

La contribution des homardiers au rachat de permis est proportionnelle à l'historique de débarquement de leur sous-zone. Là où les homardiers débarquent moins de 6000 livres par an, leur mise de fonds est limitée à 20 %. Elle sera de 50 % là où ils débarquent plus de 10 000 livres.

Les allocations temporaires de crabe et de crevette obtenues par les homardiers constituent une importante source de fonds pour ces rachats.