Une veuve de 64 ans, cliente de Triglobal depuis 2003, affirme avoir perdu toutes ses économies dans des placements offshore recommandés par le président de Triglobal, Themis Papadopoulos.

Une veuve de 64 ans, cliente de Triglobal depuis 2003, affirme avoir perdu toutes ses économies dans des placements offshore recommandés par le président de Triglobal, Themis Papadopoulos.

Judith Matte-Thompson, de Lindsay, en Ontario, poursuit pour 9,6 M$ Themis Papadopoulos ainsi qu'un avocat de Montréal, Kenneth F. Salomon et son cabinet, Sternthal Katznelson Montigny.

Triglobal est cette firme financière de Montréal qui a été mise sous tutelle par le gouvernement du Québec durant les Fêtes.

L'Autorité des marchés financiers enquête sur Triglobal, M. Papadopoulos, ainsi que diverses personnes et d'autres compagnies liées.

Selon l'AMF, Triglobal a été utilisée par M. Papadopoulos et d'autres pour distribuer illégalement au Québec des fonds offshore, Ivest Fund, des Bahamas, et Focus Management, des îles Caïmans.

Des dizaines de clients de Triglobal se disent aujourd'hui incapables de retrouver les dizaines de millions de dollars qu'ils ont placé dans ces fonds dans des paradis fiscaux.

Dans la poursuite, déposée hier en Cour supérieure, Mme Matte-Thompson raconte qu'après la mort de son mari, son avocat Kenneth Salomon, lui a présenté Themis Papadopoulos, décrivant Triglobal comme un gestionnaire «très conservateur».

M. Papadopoulos a assuré Mme Thompson que le capital de tous les investissements était protégé, peu importe les hausses ou baisses du marché et il «a plusieurs fois répété que les placements étaient sans risque», allègue la poursuite.

«Tout cet argent est perdu»

En 2003, sur les conseils de Me Salomon et de M. Papadopoulos, Mme Thompson a encaissé avant terme des certificats de dépôt bancaires valant 1,4 million de dollars - «la totalité de ses économies personnelles» - et Triglobal a dirigé l'argent dans Ivest, aux Bahamas, et dans Focus, aux Caïmans, allègue Mme Thompson.

Elle ajoute que plus tard, après avoir vendu l'entreprise de son mari avec l'aide de Me Salomon, elle a investi 6 millions supplémentaires dans Ivest et Focus.

«Tout cet argent est maintenant perdu», allègue la poursuite, qui réclame 9 millions en comptant les intérêts et les frais, plus 600 000$ en dommages punitifs ou autres.

Mme Thompson affirme avoir découvert, depuis, que Me Salomon était en conflit d'intérêts, ayant des relations d'affaires avec Triglobal, qu'il n'avait pas divulguées.

«Cela est inexact, à l'instar de bien d'autres choses dans ce document», a dit Me Salomon mardi à La Presse. Il n'a rien voulu ajouter, disant regretter que la poursuite devant les tribunaux l'empêche de commenter davantage la poursuite.

Selon la poursuite, «dans le cadre de ces relations, Me Salomon avait un numéro de téléphone et une adresse courriel chez Triglobal».

Mme Thompson affirme qu'elle exige son argent depuis l'été 2007, sans succès. Selon elle, M. Papadopoulos et Me Salomon l'ont plusieurs fois avertie qu'elle perdrait tout espoir d'être remboursée si elle poursuivait en justice.