Quand ses deux petites-filles ont perdu leurs parents dans un accident d'automobile, Jean-Guy Houle croyait bien faire en mettant leur héritage à l'abri dans les fonds de Norbourg.

Quand ses deux petites-filles ont perdu leurs parents dans un accident d'automobile, Jean-Guy Houle croyait bien faire en mettant leur héritage à l'abri dans les fonds de Norbourg.

«J'avais consulté le courtier de mon fils, qui m'avait suggéré ces fonds», se rappelle leur grand-père.

Trois ans plus tard, Jean-Guy Houle s'en veut. Non pas que ce soit sa faute. Prudent, il n'a fait que suivre les conseils de son courtier. Mais ses petites filles Daphney, 13 ans, et Abygail, 6 ans, ont tout de même perdu leur héritage de 97 500$ chacune. Enfin, presque tout leur héritage.

«On nous a remboursé 303 dollars et deux sous», précise-t-il, l'air songeur.

Mardi, pour la première fois depuis le début du procès de Vincent Lacroix, Jean-Guy Houle s'est déplacé au Palais de justice de Montréal.

Bien sûr, il voulait connaître le sort réservé à l'ancien PDG de Norbourg. Mais il souhaitait surtout lui remettre une lettre en mains propres.

Une demande de remboursement au nom de ses deux petites filles.

«Je l'ai regardé dans les yeux et je lui ai dit: voici un cadeau de Noël de la part de mes deux petites filles», dit-il.

«Il m'a dit qu'il allait me rappeler, mais sa parole vaut ce qu'elle vaut.»

Jean-Guy Houle n'a aucun doute: même si l'ancien PDG de Norbourg a été mis en faillite par la Cour supérieure, Vincent Lacroix a les moyens de les rembourser.

«Il a de l'argent dans les paradis fiscaux», dit-il.

Comme les autres curieux réunis mardi matin au Palais de justice de Montréal, Jean-Guy Houle a assisté à la condamnation de Vincent Lacroix. Un verdict qui ne lui donne pas satisfaction.

«Il va faire le dixième de sa sentence et il va ensuite aller se prélasser sur la plage avec notre argent», dit-il.

Un verdict qui lui rappelle aussi les moments difficiles vécus par sa famille depuis l'accident d'auto ayant coûté la vie aux parents et à la soeur de Daphney et Abygail, en janvier 2003.

«On venait de vivre un drame terrible, dit Jean-Guy Houle. Un accident d'auto. Trois décès en même temps. On commençait à peine à se remettre de tout ça quand Vincent Lacroix est arrivé dans le décor.»