L'action du Fonds de solidarité FTQ est revenue au niveau d'avant l'éclatement de la bulle technologique, en 2001, grâce aux profits records encaissés au dernier exercice.

L'action du Fonds de solidarité FTQ est revenue au niveau d'avant l'éclatement de la bulle technologique, en 2001, grâce aux profits records encaissés au dernier exercice.

«Ça fait longtemps que nos actionnaires attendaient ça et on l'a atteint», a dit son président-directeur général, Yvon Bolduc, en annonçant l'augmentation de 1,62$ de la valeur de l'action depuis un an, à 25,36$.

C'est 38 cents de plus que l'ancien sommet atteint en 2001, et il a fallu six ans pour le rattraper.

L'augmentation de la valeur de l'action correspond au profit record de 475 millions de dollars affiché par le Fonds de solidarité pour l'exercice terminé le 31 mai dernier.

«Le Fonds fait sa job», a commenté Yvon Bolduc, en soulignant que le rendement net du dernier exercice, à 7,1%, est supérieur à ceux de la SGF (4,1%), de Fondaction et de Desjardins Capital de risque.

Ce rendement global de 7,1% s'explique surtout par les placements du Fonds sur les marchés financiers, qui ont généré un rendement de 17,8%. Les investissements dans les entreprises ont rapporté en moyenne 10,1%, un rendement qui se décompose comme suit: 10,4% pour les titres cotés en Bourse, 1,5% pour les fonds spécialisés et 14,6% pour les entreprises privées. Le président est particulièrement satisfait de ce 14,6%, qui démontre que les gestionnaires du Fonds ont fait le bon choix d'entreprises. «C'est ce qui se compare le mieux au private equity», a-t-il souligné.

Pour que ses actionnaires aient droit aux déductions fiscales, le Fonds de solidarité doit investir au moins 60% de l'argent qui lui est confié dans les entreprises québécoises, et le reste sur les marchés boursiers. Comme il n'atteint pas la barre des 60%, le gouvernement du Québec limite les nouvelles contributions.

Selon Yvon Bolduc, ce n'est qu'une question de temps avant que les investissements du fonds représentent 60% de son actif. «On est à 55,5%», a-t-il précisé, en ajoutant qu'au dernier exercice, le Fonds a investi la somme record de 668 millions.

La plus grande part de ces investissements, soit 80%, est allée dans les secteurs traditionnels, affectés par la hausse de la valeur du dollar. «On s'aperçoit que nos entrepreneurs sont très résilients, a expliqué M. Bolduc. Ils ont une capacité de rebondir qui m'impressionne.»

Il faut dire que le Fonds FTQ n'a pas investi un cent l'an dernier dans le secteur forestier, de loin le plus mal en point de tout le secteur manufacturier.

Pour l'exercice en cours, la direction du Fonds FTQ se montre prudente dans ses prévisions. «On pense qu'on va être profitable», s'est contenté de dire Yvon Bolduc.

Pour le dernier exercice, le président avait prévu une légère baisse de la rentabilité du Fonds, alors que l'année s'est terminée avec un profit record. C'est surtout la vigueur des marchés boursiers qui explique cette performance meilleure que prévu, estime Yvon Bolduc, parce que l'exercice avait bien mal commencé. «Après un mois, nous perdions plusieurs millions de dollars.»

Au dernier exercice, les rachats d'actions ont atteint un sommet, à 402 millions, à cause de la hausse du nombre d'actionnaires qui ont pris leur retraite. Le Fonds de solidarité FTQ ne croit pas que l'augmentation de l'âge moyen de ses actionnaires créera une pression pour aller chercher des rendements de plus en plus élevés. Une croissance continue de l'actif est prévue à moyen et à long terme, a expliqué le président.

L'actif net du Fonds était de 7,2 milliards au 31 mai dernier. Il compte 575 000 actionnaires, dont 200 000 pour qui il s'agit d'un seul régime d'épargne-retraite. La moyenne d'âge des actionnaires est de 47,4 ans.