Un stagiaire d'origine vénézuélienne porte plainte contre Bell Helicopter devant la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec pour discrimination.

Un stagiaire d'origine vénézuélienne porte plainte contre Bell Helicopter devant la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec pour discrimination.

Jaime Vargas, 52 ans, a été remercié par le fabricant d'hélicoptères de Mirabel deux jours avant la fin de son stage en septembre dernier, malgré des évaluations positives de ses supérieurs et des notes allant de 79 % à près de 100 %.

La plainte, pilotée par le Centre de recherche-action sur les relations raciales, le CRARR, soutient que Bell Helicopter a privé M. Vargas d'un emploi pour se conformer aux normes américaines de sécurité chez les fabricants de matériel de défense.

En vertu de ces normes, les personnes nées dans une vingtaine de pays, dont plusieurs pays arabes, la Chine et le Venezuela notamment, ne peuvent avoir accès à des emplois ou des données touchant le matériel militaire américain.

M. Vargas avait oeuvré dans le domaine aéronautique comme électricien dans son pays d'origine, le Venezuela, ainsi qu'au Québec, où il a émigré en 1996.

La plainte de M. Vargas s'accompagne d'une demande de dédommagement de 110 000 $.

À partir de ce cas, le Centre de recherche-action sur les relations raciales presse les gouvernements et les syndicats d'agir afin de protéger les citoyens canadiens contre l'imposition par les États-Unis de la discrimination raciale et ethnique dans l'industrie aéronautique canadienne.

Selon l'avocate du centre, Me Nancy Gross, il s'agit d'une violation directe et intentionnelle de la souveraineté canadienne et des droits et liberté de tous les citoyens canadiens.

Le centre a également demandé au président de la Commission des affaires étrangères du Sénat américain et au président du Comité judiciaire de la Chambre des représentants des Etats-Unis d'examiner les restrictions du programme américain.

Le directeur général du CRARR, Fo Niemi, a dit souhaiter que cette plainte donne lieu à une enquête «non seulement sur Bell, mais sur l'ensemble de l'industrie, parce que c'est toute l'industrie aérospatiale qui est aux prises avec ce problème».