Depuis des années, le marché publicitaire sur le Web est en forte croissance. Quand le PDG du géant Yahoo! annonce un ralentissement dans certains secteurs, l'industrie québécoise du Web retient-elle son souffle?

Depuis des années, le marché publicitaire sur le Web est en forte croissance. Quand le PDG du géant Yahoo! annonce un ralentissement dans certains secteurs, l'industrie québécoise du Web retient-elle son souffle?

La semaine dernière, Terry Semel prédisait un ralentissement dans la croissance des ventes publicitaires de Yahoo!, notamment dans le secteur automobile et dans les services financiers.

Aujourd'hui, c'est au tour de la firme eMarketer d'affirmer que les revenus publicitaires en ligne vont continuer de croître, mais à un rythme plus lent que les années précédentes.

La perspective d'un ralentissement des ventes publicitaires sur Internet chez nos voisins du Sud n'effraie pas le président du conseil d'administration du Bureau de la publicité interactive du Canada et vice-président de Canoë.

" Dans le domaine des ventes publicitaires en ligne, les États-Unis sont beaucoup plus en avance que le Canada. Le marché francophone de la publicité sur le Web au Canada est encore à quatre ans d'avoir de la stabilisation dans ces deux catégories ", dit Patrick Lauzon, qui affirme que pour sa part, le marché anglophone au Canada est deux ans en retard sur le marché américain.

Le Bureau de la publicité interactive du Canada dit en effet que " la croissance ne fait que commencer " et estime que la publicité en ligne générera des revenus de 801 millions de dollars en 2006, une augmentation de 43 % par rapport à l'an dernier.

Mais les gestionnaires de sites Internet ne se leurrent pas. Cette croissance, qui dure depuis un temps déjà, ne sera pas éternelle.

" On n'a pas vu de signe particulier dans les derniers mois quand à un ralentissement significatif, dit Patrick Pierra, PDG de Branchez-vous. Il est logique de penser qu'avec le temps, le rythme de croissance va s'atténuer. Mais je crois qu'on a encore une belle place pour une forte croissance dans les prochaines années. "

Patrick Lauzon partage cet avis.

" Aujourd'hui, une personne va consommer du média à 20 % sur le Web et la balance sur les médias traditionnels. Au Québec, on est environ à 4 % des investissements publicitaires attribués au Web, explique le vice-président de Canoë. Est-ce qu'il y a des possibilités? Il y a de grandes possibilités pour les annonceurs. "

Le PDG de Branchez-vous croit que la pénétration croissante d'Internet haute vitesse dans les foyers et, conséquemment, la capacité des internautes à voir davantage de contenu, ouvre la porte à une offre publicitaire plus grande.

Les taux de croissance des dernières années signifient-ils que les annonceurs se bousculent aux portes des sites Web?

" Avec le marché extrêmement concurrentiel, je ne pense pas que beaucoup puissent se targuer d'être dans une situation où ils arrivent au bureau le matin et plein de gens les ont appelés pour acheter de la publicité la nuit! Il reste toujours du travail à faire ", dit Patrick Pierra.

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