La banque britannique en difficulté Northern Rock a désigné lundi son repreneur préféré, le consortium Virgin, s'apprêtant ainsi à être rebaptisée Virgin Money avec l'assentiment des autorités, dont la Banque d'Angleterre qui espère ainsi récupérer les 26 milliards de livres prêtés, soit 53 millions de dollars canadiens.

La banque britannique en difficulté Northern Rock a désigné lundi son repreneur préféré, le consortium Virgin, s'apprêtant ainsi à être rebaptisée Virgin Money avec l'assentiment des autorités, dont la Banque d'Angleterre qui espère ainsi récupérer les 26 milliards de livres prêtés, soit 53 millions de dollars canadiens.

Lundi, le conseil d'administration de la banque, qui a reçu une dizaine de propositions d'investisseurs pour la reprise de Northern Rock, a finalement choisi de «pousser les conversations de manière accélérée» avec le consortium dirigé par le conglomérat Virgin du milliardaire britannique Richard Branson.

Le consortium comprend aussi l'homme d'affaires américain Wilbur Ross, spécialiste des rachats d'entreprises en difficulté, le fonds Toscafund Asset Management, présidé par Sir George Mathewson, ancien patron de la banque Royal Bank of Scotland, et le fonds de Hong Kong First Eastern Investment.

M. Mathewson serait «conseiller spécial» de la nouvelle banque, qui serait présidée par un ancien patron de la banque Lloyds TSB, Sir Brian Pitman.

La direction sera confiée à la directrice générale de Virgin Money, Jayne-Anne Gadhia, tandis que le siège sera maintenu dans la ville historique de Northern Rock, Newcastle (nord-est de l'Angleterre).

Le groupe d'investisseurs mettrait directement 1,3 milliard de livres dans Northern Rock et lui apporterait la petite banque de Virgin, Virgin Money, créée il y a douze ans, dont la nouvelle entité prendrait le nom. En échange, le consortium posséderait 55% du nouveau groupe.

Par ailleurs, le consortium a promis de verser dès la vente à la Banque d'Angleterre 11 des quelque 26 milliards de livres que Northern Rock lui a empruntées depuis septembre. Le reste serait versé selon «un cheminement clair» selon Virgin.

Dans une lettre ouverte à la clientèle, Richard Branson a indiqué hier qu'il espérait ainsi "un nouveau départ" pour Northern Rock, prospère avant la crise de l'été dans le segment des prêts immobiliers, mais qui a perdu la quasi-totalité de sa valeur après avoir eu recours en urgence à la BoE le 13 septembre, faute d'arriver à se financer sur le marché interbancaire.

Après une hémorragie de la clientèle pendant trois jours, et des files d'attente montrées en boucle par les télévisions nationales, le ministre des Finances, Alistair Darling, avait décidé de garantir sur les deniers publics la totalité des opérations de la banque, ce qui donne au gouvernement un pouvoir de choix et de veto sur le repreneur.

Lundi, un porte-parole du premier ministre, Gordon Brown, a estimé que l'offre de Virgin «respecte les trois principes édictés par le gouvernement", respecter le contribuable, les épargnants et être compatible avec la stabilité financière générale».

Tout n'est cependant pas joué. Ainsi, il n'est pas entièrement certain que les actionnaires de Northern Rock accepteront le plan de Virgin, même si la plupart ont de toute façon perdu beaucoup d'argent et ne peuvent plus guère compter que sur un rétablissement futur de Northern Rock, dont il leur resterait encore 45% dans le plan Virgin.

Robin Ashby, porte-parole de quelque 100 000 petits porteurs, a estimé que la manière dont le prix de Northern Rock avait rebondi en Bourse hier matin (jusqu'à 57%) montrait que le marché «croyait encore dans la valeur» du groupe. Il a cependant considéré que l'offre actuelle de Virgin «n'était pas la meilleure ou la dernière».

Certains actionnaires institutionnels ont soutenu jusqu'à présent la proposition du groupe Olivant, dirigé par l'ancien patron de la banque Abbey Luqman Arnold.

D'après le Financial Times, on était «effaré» lundi chez Olivant de la soudaine décision de Northern Rock, laissant entrevoir une possible contre-attaque.