«Québec veut être une ville de haut savoir, mais elle ne se donne pas tous les moyens pour y parvenir.»

«Québec veut être une ville de haut savoir, mais elle ne se donne pas tous les moyens pour y parvenir.»

Tel est le constat fait par le fondateur et pdg d'EXFO [[|ticker sym='EXFO'|]], Germain Lamonde. «Et Québec a encore du chemin à faire si elle veut vraiment être reconnue comme une ville ouverte sur le monde.»

Récemment, le fabricant d'appareils de tests et de mesures destinés à l'industrie des télécommunications a ouvert un centre de production en Chine. Puis, un centre de développement en Inde.

«Pourquoi? Parce que nous ne trouverons pas ici en quantité nécessaire la main-d'oeuvre dont nous avons besoin pour poursuivre notre croissance à long terme», répond M. Lamonde, dont l'entreprise - qui emploie plus de 1000 personnes, dont plus de 600 à Québec - a présentement une quarantaine de postes disponibles dans le monde.

«Oui, éventuellement, nous aurions mis les pieds en Chine et en Inde. Toutefois, nous y sommes installés plus tôt que prévu et avec des moyens plus grands que ceux que nous pensions déployer. Nous n'avions pas le choix. Si l'on ne compte que sur Québec, on ne trouvera jamais toute la main-d'oeuvre nécessaire.»

La dénatalité et la baisse des inscriptions dans les facultés de sciences et génie posent des difficultés aux entreprises de haute technologie.

Germain Lamonde croit que la ville de Québec doit miser encore plus sur l'économie du savoir et sur les entreprises dont le potentiel d'exportation est grand.

«EXFO est allée chercher au-delà d'un milliard de dollars à l'extérieur depuis sa fondation.»

Au printemps 2006, Germain Lamonde avait eu droit à une volée de bois vert de la part de politiciens et de commentateurs parce qu'il avait osé proposer que le Québec facilite l'arrivée des nouveaux immigrants en leur donnant un délai pour l'apprentissage du français au lieu d'exiger que cette langue soit maîtrisée avant de venir y établir leurs pénates.

«De toute façon, on ne peut survivre bien longtemps à Québec sans y parler le français.»

«Ce message a été mal reçu», avoue le patron d'EXFO, qui n'a pas changé d'idée.

«Je me suis même fait dire que je reniais mes origines francophones!»

Par ailleurs, Germain Lamonde est déçu du peu d'ouverture démontrée à l'endroit des immigrants. À son avis, la Ville de Québec a un rôle à jouer afin que les étrangers se sentent un peu moins... étrangers.

Des travailleurs étrangers, EXFO en accueille. Toutefois, peu restent.

«Si on recule dans les années 70, il y avait un quartier à Sillery où les anglophones et les allophones se retrouvaient. Ce quartier n'existe plus.»

Il juge déplorable qu'il soit pratiquement impossible de se faire servir en anglais dans les restaurants situés à l'extérieur du Vieux-Québec.

«Je peux toujours traduire les menus quand je reçois des clients provenant de l'extérieur, mais donnons-pnous l'image d'une région ouverte sur le monde?»