La boutique Ralph Lauren de la chic artère de Tretyakovsky Proyezd n'a pas mis de temps à faire de bonnes affaires.

La boutique Ralph Lauren de la chic artère de Tretyakovsky Proyezd n'a pas mis de temps à faire de bonnes affaires.

À son ouverture, en mai dernier, les Moscovites se sont ruées sur les sacs à main en crocodile, vendus 23 000$ pièce. Ils se sont tous envolés en une seule journée!

Le Moscou de 2007 n'a plus grand-chose à voir avec la grisâtre Union Soviétique. C'est ici qu'on trouve la deuxième plus forte concentration de milliardaires de toute la planète, après New York. Les riches sont de plus en plus nombreux, et ils veulent que leur richesse se voie.

Dans les environs de la Place Rouge, là même où l'armée russe faisait d'imposantes démonstrations il n'y a pas si longtemps, les boutiques de luxe pullulent.

Gucci, Prada, Chanel, Versace, Ferrari, Maserati: impossible de se promener bien longtemps sans tomber sur un établissement du genre. Des limousines noires attendent les clientes devant les magasins.

Pas très loin, on trouve le Turandot, un restaurant ultraexclusif qui a coûté plus de 50 millions de dollars à construire. À l'intérieur, les dorures, sculptures et salons privés rococo en mettent plein la vue.

Certains commerces exigent des prix aberrants pour des articles très simples. Dans le resto-bar d'un hôtel de luxe où La Presse Affaires réalisait une entrevue, on nous a chargé 60$ CAN... pour quatre cafés!

Et dans une épicerie à proximité, on exigeait 40$ pour un petit paquet de cerises. Un exemple parfait des excès du libre marché: les mêmes fruits coûtaient plusieurs fois moins chers dans les étals situés à la sortie des stations de métro.

«Nightlife»

Le soir venu, Moscou se transforme en immense terrain de jeu. La discrimination est systématique dans les bars et discothèques les plus branchés. Il faut porter des vêtements griffés, avoir l'air fortuné, sans quoi les portiers vous interdisent l'entrée. C'est la loi du «face control».

Les manufacturiers de produits de luxe salivent en contemplant le potentiel du marché russe, déjà très lucratif pour eux. C'est de là, comme de la Chine, que viendra la croissance au cours des prochaines années, croient-ils.

La masse des Russes, toutefois, ne fréquentera pas le Turandot de sitôt. Selon les statistiques officielles, le salaire mensuel moyen atteignait 13 575 roubles en juillet dernier en Russie (560$ CAN), une hausse quand même appréciable de 15,4% par rapport à l'année précédente.