Le quotidien Libération a été placé en sauvegarde mercredi par le tribunal de commerce de Paris pour une période de six mois, a indiqué à l'AFP Catherine Maussion, gérante de la Société civile des personnels de Libération (SCPL).

Le quotidien Libération a été placé en sauvegarde mercredi par le tribunal de commerce de Paris pour une période de six mois, a indiqué à l'AFP Catherine Maussion, gérante de la Société civile des personnels de Libération (SCPL).

"Libération a obtenu le bénéfice de la sauvegarde pour une période de six mois", a déclaré M. Maussion, soulignant que cette démarche "avait été approuvée par le conseil d'administration" du quotidien.

"Cela permet à l'entreprise de poursuivre son activité et lui donne le temps de bâtir un plan de relance permettant la recapitalisation du journal", a estimé Mme Maussion.

"On a un ballon d'oxygène" pour les mois à venir, a réagi François Wenz-Dumas, délégué SNJ.

La procédure de sauvegarde est destinée à éviter aux entreprises la cessation de paiement et le dépôt de bilan, et permet le gel des créances et du paiement des intérêts de la dette.

Elle permet la poursuite de l'activité, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif, en procédant à une réorganisation de l'entreprise.

Pendant six mois court une période d'observation, pour procéder au diagnostic économique et social.

Libération, qui se vend à 134.593 exemplaires, traverse une crise depuis plusieurs années.

Le quotidien a accusé une perte d'exploitation de 5,6 millions d'euros au premier semestre 2006, qui devrait atteindre 13 M EUR sur l'ensemble de l'année.

L'actionnaire de référence, Edouard de Rothschild (38,8% du capital), qui a injecté 20 millions d'euros lors de son entrée dans le capital en avril 2005, souhaite une "refondation" en profondeur du journal.

Alors que les salariés redoutaient un plan social, les actionnaires sont parvenus à un consensus lors d'un conseil d'administration la semaine dernière pour accorder au journal trois semaines afin d'élaborer des projets éditoriaux en vue d'un retour à équilibre en décembre 2007.

Un nouveau conseil d'administration est prévu le 18 octobre.

Un premier plan d'économies a été mis en place en septembre 2005, se soldant par un plan social qui a abouti à 56 départs volontaires.

ber/fb/dk