Denis Margot se débat depuis sept ans avec un problème intermittent sur son véhicule.

Denis Margot se débat depuis sept ans avec un problème intermittent sur son véhicule.

En juin 2000, il achète une Nissan Xterra neuve. Dès la première année, il observe un comportement étrange et dangereux du système de freinage: sans raison, le véhicule fait une embardée vers la droite; le son caractéristique des freins ABS se fait entendre; sur le tableau de bord, le voyant ABS s'allume et s'éteint.

"Nous avertissons Nissan par téléphone et lors de toutes les visites de contrôle", indique M. Margot. Mais chaque fois qu'un mécanicien jette un coup d'oeil, les freins fonctionnent parfaitement. Pourtant, le problème persiste.

Ce n'est que quatre ans plus tard, lors d'une visite de routine, que le concessionnaire indique à M. Margot que le senseur ABS avant gauche est défectueux. "Je répète avoir subi de nombreux accidents de freinage depuis l'achat du véhicule et je leur demande de remplacer la pièce", rapporte M. Margot.

Mais on lui répond que la garantie de trois ans est échue et qu'il doit donc payer de sa poche. Face à son mécontentement, on lui suggère de contacter Nissan Canada. M. Magot envoie une lettre en décembre 2004. Aucune réponse. Après une relance, on lui répond en juillet 2005: "Étant donné qu'aucun défaut n'a été relevé au cours de la période de garantie, tous les frais liés à une réparation effectuée après l'expiration de celle-ci doivent être assumés par le client."

Cela va l'encontre d'un principe de base: "Si le problème existe et qu'il n'est pas réparé durant la période de garantie, la garantie est prolongée de manière à couvrir la réparation", expose George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes (APA).

Mais dans la pratique, il est difficile de prouver que le problème qui se manifeste après l'échéance de la garantie est le même que celui qui avait été signalé, et non réparé, alors que la garantie était encore en vigueur.

"La faille avec les problèmes intermittents, c'est que les clients se découragent. Ils vivent avec le problème qui n'est pas documenté dans les dernières mises au point", enchaîne M. Iny.

M. Margot, lui, a été vigilant. Il a signalé le problème à chacune de ses visites de routine. Il a conservé ses factures qui mentionnent noir sur blanc: "Vérifier le témoin ABS, l'auto tire à droite au freinage."

Croyant son dossier blindé, M. Margot rappelle chez Nissan Canada pour contester la décision. Mais le préposé au bout du fil ne daigne pas écouter sa version des faits. "Pour clore la discussion, il me raccroche au nez", dit-il.

Pendant ce temps, le problème s'amplifie. En août 2005, M. Margot fait réparer son véhicule au coût de 419$. Depuis, plus de problème de freinage. Pour M. Margot, cela prouve deux choses: De un, le senseur ABS avant gauche était bien la cause des nombreux défauts de freinage. De deux, le senseur était défectueux pendant la période de garantie ce qui oblige Nissan à prendre en charge la réparation.

Il continue donc de se battre. Il écrit au grand patron de Renauld Nissan et à Nissan Monde. Toujours, on le renvoie à Nissan Canada qui ne bronche pas. La Presse Affaires a contacté à maintes reprises Nissan Canada qui n'a jamais répondu à nos questions.

Que les conducteurs de Nissan se rassurent au moins sur un point. Le problème de M. Margot semble être un problème isolé.

Au Canada, il n'y a pas de rappel de cette nature, selon le site web de Transport Canada (www.tc.gc.ca) qui répertorie tous les problèmes manufacturiers des véhicules. Aux États-Unis, le National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) fait aussi le relevé des rappels sur les véhicules. En plus, son site web (www.nhtsa.dot.gov) diffuse les commentaires d'automobilistes. On compte deux mésaventures avec le freinage des Xterra. Mais rien qui dénote un problème systémique.

Le produitUne Nissan Xterra 2000

Le hic

Dès le départ, il y a un problème intermittent avec le système de freinage.

"Nissan me répond que la garantie du système de freinage étant échue (après trois ans), il me revient de payer pour la réparation" Denis Margot

Au bout du compte

Nissan Canada n'a pas daigné fournir de réponse à La Presse. Le seul recours de M. Margot reste une poursuite devant les tribunaux.