Une importante commission britannique vient de faire des recommandations tarifaires qui pourraient avoir un effet non négligeable sur l'investissement de la Caisse de dépôt dans des aéroports de Londres.

Une importante commission britannique vient de faire des recommandations tarifaires qui pourraient avoir un effet non négligeable sur l'investissement de la Caisse de dépôt dans des aéroports de Londres.

La Commission de la concurrence britannique a proposé que les taxes imposées aux passagers de l'aéroport Londres-Heathrow soient fixées à 10,96 livres par année (22$CAN) pour 2008-2009, avec une augmentation ensuite limitée à l'indice des prix de détail plus 7,5%.

Pour Gatwick, la charge proposée est de 5,48 livres par passager (11$CAN) avec ensuite une hausse limitée à l'indice des prix de détail moins 0,5%.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est actionnaire à hauteur de 28,1% de la société BAA, propriétaire des deux aéroports en question.

La Caisse a fait cet investissement de 1,2 milliard de livres (2,4 milliards CAN) en juin 2006 avec la société espagnol Grupo Ferrovial, entre autres.

BAA tire une part substantielle de ses revenus des taxes prélevées aux passagers. Les recommandations de la Commission sont donc importantes pour les revenus futurs de BAA.

En fait, les propositions de la Commission serviront à l'autorité de l'aviation civile du pays (CAA) dans la fixation des fameux tarifs de façon définitive pour cinq ans.

Hier, dans un communiqué, la CAA a jugé que les recommandations de la Commission étaient proches de ses propres calculs. La CAA rendra publics ses propres chiffres le 20 novembre, chiffres qui seront débattus entre les parties prenantes.

Les taxes que BAA sera autorisée à prélever aux passagers sont calculées à partir des taux de rendement réglementaire imposés aux propriétaires d'aéroports. La décision finale de la CAA sera rendue en mars prochain.

Les recommandations de la Commission se situent entre les demandes de BAA et celles des compagnies aériennes, comme British Airways. Mercredi, BAA a jugé insuffisantes les recommandations de la Commission.

La Caisse de dépôt se dit tout à fait à l'aise avec le processus réglementaire en cours au Royaume-Uni. «C'est un processus très bien structuré. C'est d'ailleurs ce qui donnait confiance aux investisseurs qui ont acquis BAA», selon la Caisse.

Retards inacceptables

Par ailleurs, dans son rapport, la Commission de la concurrence relève que «les deux aéroports ont failli à l'intérêt public», ces dernières années, «en ne parvenant pas à gérer les files et les délais d'attente, causant ainsi des retards inacceptables pour les passagers, les équipages et les vols».

La Commission mène parallèlement une enquête de concurrence qui pourrait obliger BAA, qui possède sept aéroports au Royaume-Uni, à en vendre un ou deux.

En réponse, le directeur général de BAA, Stephen Nelson, a indiqué que le groupe voyait dans le rapport de la Commission «peu d'incitation à transformer les (deux) aéroports» et qu'il ne «pensait pas que la Commission reconnaisse l'échelle et la nature des défis auxquels BAA fait face».

À la Caisse de dépôt, Gilles des Roberts, porte-parole, fait valoir qu'en raison des menaces terroristes, BAA est contrainte à des normes de sécurité élevée, ce qui explique les délais d'attente, entre autres.