Après la FTQ et le Bloc québécois, c'est au tour de la CSN de s'inquiéter pour les travailleurs de l'industrie de la forêt et de réclamer davantage d'action de la part du gouvernement fédéral.

Après la FTQ et le Bloc québécois, c'est au tour de la CSN de s'inquiéter pour les travailleurs de l'industrie de la forêt et de réclamer davantage d'action de la part du gouvernement fédéral.

En entrevue mercredi, la présidente de la CSN Claudette Carbonneau s'est dite désolée de l'attitude du gouvernement de Stephen Harper en la matière. Le gouvernement du Québec, dit-elle, a au moins fait des efforts pour l'industrie de la forêt.

«Au niveau de Québec, on a poussé et il y a eu un certain nombre de mesures en matière de formation professionnelle, de soutien du revenu, de soutien aux municipalités mono-industrielles. Mais le grand absent, c'est le gouvernement fédéral. C'est un vrai scandale! Il est riche comme Crésus et il refuse d'adapter ses programmes et de faire face à la réalité. Pire encore, les seules interventions à caractère économique du gouvernement du Canada, ce n'est pas compliqué, c'est: beaucoup de sympathie pour le développement dans l'Ouest du pays, les pétrolières. Et on se fout de l'industrie manufacturière, on se fout du papier et de la forêt», a tonné Mme Carbonneau.

La semaine dernière, c'est le président de la FTQ, Henri Massé, aux côtés du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, qui avait dénoncé l'inaction du gouvernement fédéral, malgré la crise qui frappe de plein fouet l'industrie forestière depuis des années.

Les deux centrales syndicales, qui représentent des milliers de travailleurs dans la forêt, les scieries, ainsi que dans les pâtes et papier, revendiquent un programme d'aide pour les travailleurs âgés qui n'ont pas encore atteint l'âge de la retraite et qui ne peuvent facilement se replacer. Elles demandent également des mesures pour soutenir la modernisation des usines.

À la FTQ, c'est une dizaine de milliers de travailleurs sur 30 000 qui ont perdu leur emploi dans l'industrie forestière, dont 4500, au moins, de façon permanente, avait précisé M. Massé.

À la CSN, les syndicats ont perdu 2800 membres depuis 2003 à cause des fermetures dans la forêt. «C'est une situation totalement dramatique», a commenté la dirigeante syndicale.

Les syndicats de la CSN dans ce secteur doivent d'ailleurs se rencontrer à Alma, lundi et mardi prochains. Ils doivent notamment étudier les demandes de réouverture de conventions collectives de la part des employeurs, a noté Mme Carbonneau.

Réaction fédérale

Du côté du gouvernement fédéral, l'attachée de presse du ministre de l'Industrie Jim Prentice, Deirdra McCracken, a fait valoir qu'au cours des «derniers 19 mois, le gouvernement a investi 72,5 M$ dans l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés, qui viendra en aide aux travailleurs forestiers qui vivent et travaillent dans des collectivités vulnérables».

Elle a également souligné que le gouvernement a injecté 127,5 M$ pour aider les entreprises «à innover, à développer des marchés de produits ligneux, à lutter contre les ravageurs forestiers».

Le gouvernement Harper rappelle également que c'est lui qui a conclu l'entente sur le bois d'oeuvre avec les Américains.