Un purificateur d'air portatif qui nettoie l'atmosphère à deux mètres devant soi; une casquette munie d'un écran de télévision plasma; ou encore un chapeau qui lave les cheveux.

Un purificateur d'air portatif qui nettoie l'atmosphère à deux mètres devant soi; une casquette munie d'un écran de télévision plasma; ou encore un chapeau qui lave les cheveux.

Une quarantaine d'adolescents ont repoussé les frontières du possible ces derniers jours lors du Camp entrepreneurial des jeunes Montréalais, événement tenu en Montérégie à l'initiative des Carrefours jeunesse-emploi de Montréal et avec l'appui financier de Desjardins. Cinq équipes devaient mettre au point un produit et un plan d'affaires et tenter de les vendre à un jury.

«J'ai trouvé ça assez passionnant», s'enthousiasme Anthony De Vincentis, 16 ans, en tirant quelques leçons de l'expérience.

«J'ai réalisé qu'il faut vraiment travailler fort pour ce qu'on veut, ne pas calculer son temps», raconte l'adolescent qui, dans la vraie vie, rêve de fonder un restaurant servant différents types de cuisine selon les étages. Il dit avoir aussi appris qu'en affaires, on a besoin même de ses concurrents.

Deux grands thèmes ont dominé l'esprit des «adolescents d'affaires», remarque Jean Bédard, président des restaurants La Cage au Sports et membre du jury: la technologie, «une préoccupation qui fait partie de leur quotidien», et l'environnement.

M. Bédard dit même en avoir profité pour prendre un peu d'avance sur les tendances d'affaires. «J'ai trouvé très enrichissant de voir ce qui fait vibrer les jeunes, dit-il. Ça m'a donné des idées de choses à travailler dans mon entreprise.»

«Les projets étaient très reliés à la technologie», remarque aussi Romy Daigle, des Carrefours jeunesse-emploi de Montréal.

Réunis de dimanche à mardi après avoir été recrutés dans les écoles montréalaises au cours de l'année, les campeurs ont dû concevoir un produit à partir de matériaux donnés, réaliser une étude de marché et un portrait de leur clientèle type, créer une annonce publicitaire et convaincre un faux banquier de la viabilité de leur projet. Des conférenciers du monde des affaires sont aussi venus leur parler.

Autre moment fort destiné à éveillé la débrouillardise, le jeu de l'«oeuf extrême» a mis les participants au défi d'emballer un oeuf de telle sorte qu'il ne se casse pas au lancer. La plupart des oeufs sont sortis indemnes de l'épreuve.

Mme Daigle et M. Bédard gardent le souvenir d'un groupe de jeunes visionnaires, impressionnants par leur ardeur ... mais pas toujours réalistes.

«Ce qui m'a beaucoup frappé, c'est leur créativité, dit Jean Bédard. On entend dire que les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas trop allumés, mais là, j'ai vraiment vu du coeur à l'ouvrage. Par contre, ce qui était assez constant dans les groupes, c'est qu'on avait moins le souci de faire de l'argent. Le volet mise en marché était assez cahoteux.»

Il croit tout de même avoir reconnu quelques futurs entrepreneurs dans le groupe de campeurs.

Plusieurs camps de ce type existent dans d'autres régions du Québec. «Je pense que les jeunes s'intéressent de plus en plus tôt à l'entrepreneuriat, observe M. Bédard. Dans mon temps, il n'y avait que des camps de hockey.»