Le numéro un mondial de l'acier Arcelor Mittal a annoncé lundi que son projet de vendre Dofasco à l'allemand ThyssenKrupp était pour l'instant compromis, lui permettant finalement de conserver une filiale canadienne devenue stratégique.

Le numéro un mondial de l'acier Arcelor Mittal a annoncé lundi que son projet de vendre Dofasco à l'allemand ThyssenKrupp était pour l'instant compromis, lui permettant finalement de conserver une filiale canadienne devenue stratégique.

"Arcelor Mittal a été informé que les dirigeants de Strategic Steel Stichting, la fondation néerlandaise qui détient les actions de Dofasco, a décidé le 10 novembre de ne pas dissoudre la fondation", alors que cette dissolution "aurait permis la vente de Dofasco", est-il précisé dans un communiqué.

Dofasco avait été racheté pour 4 milliards d'euros en janvier par le sidérurgiste européen Arcelor, à l'issue d'une bataille avec son concurrent allemand ThyssenKrupp. Mittal Steel s'était, lui, entendu avec l'allemand pour lui revendre Dofasco en cas de succès de son OPA hostile sur Arcelor.

Arcelor avait alors voulu protéger Dofasco de Mittal Steel par un montage juridique, créant cette fondation indépendante aux Pays-Bas.

Mittal Steel et Arcelor ont finalement fusionné l'été dernier et le sort de Dofasco n'a pas encore été tranché.

"Le conseil d'administration de Mittal Steel et d'Arcelor avait demandé aux directeurs de la fondation de la dissoudre afin de permettre la vente de Dofasco", a rappelé Arcelor Mittal, issu de la fusion entre les deux groupes.

Mais le blocage de la vente de Dofasco pourrait faire les affaires d'Arcelor Mittal, conservant ainsi une filiale très rentable.

Dofasco a engrangé au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 1,426 milliard de dollars canadiens (979,5 millions d'euros), en hausse de 27,4% sur 2005 et a multiplié par plus de 20 son bénéfice net à 107,1 millions (73,6 M EUR) sur la période.

"On est persuadés qu'ils vont garder Dofasco et l'annonce d'aujourd'hui va dans ce sens là", a commenté un analyste de la Société Générale.

"Dofasco représente un avantage dans le portefeuille industriel d'Arcelor Mittal. Dofasco se porte bien, représente de l'intégration verticale avec ses mines de minerai de fer et un accès aux constructeurs automobiles japonais aux Etats-Unis", a-t-il précisé.

D'autant qu'Arcelor Mittal n'a pas la possibilité de vendre sa filiale à un autre groupe pour un prix plus avantageux. "L'accord avec ThyssenKrupp est contraignant: ils sont obligés de leur céder Dofasco ou de ne pas le vendre", a-t-il rappelé.

ThyssenKrupp, de son côté, ne perd pas espoir de réussir à racheter Dofasco. Le conglomérat industriel allemand compte "exploiter toutes les possibilités restantes pour arriver à la vente de Dofasco promise par Mittal Steel".

Le premier sidérurgiste mondial a précisé vouloir "évaluer la situation" et "prendre contact avec le ministère de la Justice américain", qui a la haute main sur les dossiers de respect de la concurrence. Cela pourrait augurer d'une cession d'actifs en Amérique du Nord.

Le ministère américain de la Justice (DoJ) avait conditionné en mai son feu vert à la fusion entre Arcelor et Mittal à la cession de Dofasco ou à celle d'autres actifs de taille équivalente s'il en était incapable, pour éviter un abus de position dominante.

Le DoJ avait demandé que Mittal "se sépare de l'une des trois usines fabriquant des produits laminés en étain qu'il possède en Amérique du Nord", précisant que Mittal devrait en priorité se séparer de l'usine Dofasco située à Hamilton, au Canada.

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