La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, ignore quelles pertes la Caisse de dépôt et placement pourrait subir dans la crise du papier commercial qui secoue les marché.

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, ignore quelles pertes la Caisse de dépôt et placement pourrait subir dans la crise du papier commercial qui secoue les marché.

«Il est possible qu'il y ait zéro perte. Il est possible qu'il y en ait 5% ou 10%. Si on vidait, si on faisait une vente de feu, là, il y aurait de grosses pertes.»

Lundi, La Presse Affaires a révélé que la Caisse détenait pour 13,6 milliards de dollars de papier commercial adossé à des actifs (PCAA), ce qui en fait l'une des institutions les plus exposées dans ce marché au Canada.

Mme Jérôme-Forget n'a pas voulu confirmer ce chiffre, bien qu'elle ne l'ait pas démenti non plus. Elle salue le travail des employés de la Caisse, qui «font un travail presque jour et nuit actuellement pour identifier ce qu'il y a dans ces papiers commerciaux».

Jusqu'à présent, ce qu'ils trouvent semble rassurer la ministre. «Plus les gens fouillent dans les papiers commerciaux, plus ce sont finalement de bonnes dettes.»

Le grand patron de la Caisse, Henri-Paul Rousseau, lui a même souligné qu'ils ont trouvé «des papiers commerciaux extrêmement solides qu'ils ont pu revendre rapidement sur le marché».

Mme Jérôme-Forget a loué la patience de la Caisse. «Soixante sous dans le dollar, quand arrivent les vautours, ce n'est pas la façon de régler le problème. C'est clair qu'il y a des vautours qui tournent autour et il faut être calme parce que, dans ces papiers commerciaux, au Canada, il y a très peu de subprimes (prêts à risque)».

Cette affirmation est en accord avec un communiqué diffusé par la société d'État québécoise pour réagir à l'article paru lundi matin.

La Caisse y assure qu'elle a rapidement reconstitué son niveau normal de liquidités malgré la crise du papier commercial.

Selon la Caisse, la qualité de ses actifs et de son bilan lui permet de faire face à une crise comme celle qui sévit présentement sur les marchés financiers canadien et international.

L'institution ajoute qu'elle est en mesure d'honorer toutes les demandes de liquidités de ses déposants ainsi que de répondre adéquatement à ses propres besoins.

Au téléphone, le porte-parole Gilles des Roberts n'a pas voulu commenter davantage, renvoyant toutes les questions au communiqué de moins d'une page publié par l'institution.

«En ce qui concerne les données avancées dans l'article de ce matin (lundi), la Caisse n'a pas l'intention de les commenter», pouvait-on lire.

En août, la Caisse a réuni à Montréal un groupe d'institutions financières qui a conclu ce qui est maintenant connu sous le nom de «Proposition de Montréal».

Les efforts concertés ont donné lieu à la mise sur pied d'un comité pancanadien présidé par Purdy Crawford. La Caisse ajoute qu'elle continue de travailler activement à une restructuration.