Pour la première fois, les constructeurs d'automobiles américains ont vu leur part de marché chuter sous la barre symbolique des 50% en juillet.

Pour la première fois, les constructeurs d'automobiles américains ont vu leur part de marché chuter sous la barre symbolique des 50% en juillet.

Selon Jessse Tropak, du site internet Edmunds.com, General Motors, Ford et Chrysler ne détenaient que 49,7% du marché américain le mois dernier. Cela se compare à un sommet de 77,4% que le «Big 3» avait accaparé en 1984, selon Autodata Corp.

De façon générale, les ventes d'automobiles ont enregistré leur pire dégringolade aux États-Unis en un an au moment où la déprime sur le marché immobilier et la hausse des prix de l'essence affectent la demande de voitures et de camions de GM, Ford et Toyota.

GM et Ford ont indiqué que leurs ventes avaient chuté d'au moins 19% le mois dernier. Chez Toyota et Honda, la baisse a été de plus de 7% dans les deux cas par rapport à un an plus tôt, alors que DaimlerChrysler rapporte une diminution des ventes de 9,1%.

Les cinq plus importants constructeurs américains au chapitre des ventes n'avaient pas subi des baisses au cours du même mois depuis mai 2005.

À l'échelle de l'industrie, les ventes ont reculé de 12%.

«Aucun constructeur n'a échappé à la faiblesse du marché en juillet», constate Jesse Toprak.

«La demande de nouvelles voitures n'est pas illimitée, ajoute-t-il. Le ralentissement sur le marché immobilier américain affecte la psychologie des consommateurs.»

Les demandes de prêts hypothécaires aux États-Unis ont baissé la semaine dernière à leur niveau le plus bas depuis la mi-février en raison de la diminution de dépôts de demandes d'achat de maison, indiquait hier la Mortgage Bankers Association. C'était la troisième baisse hebdomadaire consécutive de cet indice.

La baisse des prix des maisons fait en sorte que les propriétaires ont moins de valeur nette sur laquelle ils peuvent compter pour obtenir plus de liquidités, ce qui affecte les dépenses de consommation.

Le prix de l'essence, qui se situe à près de 3$ US aux États-Unis, sape également la demande de camions légers qui forment plus de 65% des ventes de véhicules des constructeurs établis aux États-Unis.

Leurs concurrents asiatiques ont mis davantage l'accent sur les voitures, qui sont moins gourmandes que les camions.

«C'est historique», lance Rebecca Lindland, une analyste de Global Insight, de Lexington, au Massachusetts. «C'est douloureux de les voir descendre sous les 50%», ajoute-t-elle.

Pour leur part, les constructeurs asiatiques ont établi un nouveau record au chapitre des parts du marché américain avec 44,6%.

Les ventes de GM aux États-Unis ont chuté de 22%, aucune des huit marques du constructeur de Detroit n'ayant réussi à afficher un gain en juillet. La division Hummer a subi les plus grosses pertes et ses ventes ont dégringolé de 30% à 4895.