Vincent Lacroix entend prouver que toutes les transactions, dont les retraits, ont bien été comptabilisées dans les fonds communs Evolution des investisseurs, du moins pour une période précise.

Vincent Lacroix entend prouver que toutes les transactions, dont les retraits, ont bien été comptabilisées dans les fonds communs Evolution des investisseurs, du moins pour une période précise.

L'ancien PDG de Norbourg a annoncé ses couleurs en amorçant le contre-interrogatoire du premier témoin de son procès pénal, le juricomptable François Filion.

Ce dernier a affirmé plus tôt lors de son témoignage que Vincent Lacroix a fait 137 retraits irréguliers dans les fonds gérés par Norbourg chez le gardien de valeurs Northern Trust de 2000 à 2005. Il a aussi dit que M. Lacroix et certains de ses collaborateurs faisaient circuler de fausses données afin de camoufler les retraits.

M. Lacroix dit vouloir démontrer que toutes les activités des fonds ont bien été comptabilisées, du moins pour une période précise.

À cette fin, il a commencé à déposer à la cour ses propres preuves. Il propose d'examiner des états comptes de Trust Banque Nationale pour les fonds Evolution en janvier, février et mars 2004. M. Lacroix dit avoir obtenu ces documents de la part du syndic de faillite RSM Richter.

Rappelons toutefois que c'est seulement en avril 2004 que Norbourg a transféré la garde des valeurs des fonds Evolution vers Northern Trust, le gardien de valeur où les retraits irréguliers auraient été faits. Norbourg a fait l'acquisition d'Evolution en décembre 2003.

Pendant les premières minutes du contre-interrogatoire, M. Lacroix a dit vouloir séparer son travail en quatre blocs. Il veut examiner l'«héritage de la Caisse de dépôt» ainsi que les états financiers des fonds en 2003 et 2004.

Il veut revoir les informations de «la pieuvre», un tableau ayant servi à illustrer comment l'argent aurait circulé à partir des fonds des investisseurs vers les dépenses faites par Norbourg.

Aussi, il veut passer au peigne fin un échantillon de retraits jugés irréguliers et enfin, soulever divers points qui ont été apportés par M. Filion lors de son témoignage.

Après avoir annoncé la structure de son contre-interrogatoire et avant de déposer des documents, M. Lacroix a questionné François Filion sur sa connaissance de l'industrie des fonds communs.

Le regard quelque peu durci, le PDG déchu lui a demandé de décrire les rôles de divers intervenants comme le gestionnaire de fonds ainsi que de décrire le rôle de chaque back-office, tant du côté de la gestion que des opérations.

M. Filion a répondu qu'il s'est familiarisé avec ces aspects de l'univers des fonds communs avec les documents déposés en preuve à la cour. Il a longuement feuilleté les prospectus afin de trouver les définitions données en réponse.

M. Lacroix a poursuivi en lui demandant de définir la différence entre des différentes séries de fonds, posant des questions très pointues sur la rémunération des représentants en épargne collective et courtiers.

Par la suite, Vincent Lacroix a demandé à François Filion de décrire les opérations d'un fonds de couverture comme celui utilisé pour investir l'argent de Desjardins Opvest. Le témoin a répété avoir fait un suivi d'argent pour trouver des retraits irréguliers.

Quand une question a porté sur la possibilité qu'un hedge fund prenne 10 M$ de positions de couverture avec une somme de 1 M$ provenant d'un investisseur, M. Filion a avoué n'avoir «aucune connaissance» de la mécanique.

M. Lacroix s'est aussi attardé au fonctionnement du travail de vérification comme celui fait par la firme KPMG pour les fonds Evolution en 2004.

À plusieurs reprises, M. Filion a dit ne pas avoir vérifié des éléments tels que les pièces à obtenir pour certifier l'état des résultats d'un fonds, qui les a remises à KPMG, et la provenance de certains revenus d'intérêts. Il a plusieurs fois suggéré que des témoins appelés à intervenir lors du procès pourront fournir les réponses.

Toutefois, M. Lacroix s'est gardé de tirer toute conclusion suite à ces interrogations.