En arrivant sur le site de la mine LaRonde, rien ne laisse deviner les kilomètres de galeries qui, plus bas, quadrillent le sol. Mais le concentrateur, lui, est bien visible. L'immense usine se dresse dans le ciel de l'Abitibi, avec ses cuves, ses broyeurs et ses cheminées.

En arrivant sur le site de la mine LaRonde, rien ne laisse deviner les kilomètres de galeries qui, plus bas, quadrillent le sol. Mais le concentrateur, lui, est bien visible. L'immense usine se dresse dans le ciel de l'Abitibi, avec ses cuves, ses broyeurs et ses cheminées.

C'est ici qu'on extrait de la roche les métaux qui font la joie des actionnaires d'Agnico-Eagle. Oubliez tout de suite les pépites d'or qui brillent: il faut brasser une tonne de roc pour extraire les 4 petits grammes d'or qui s'y cachent. Chaque jour, 7200 tonnes de roche y sont traitées.

Le processus est complexe. Et, si on n'y prend garde, polluant. Cyanure, thiocyanates, acidité: non traitées, les eaux qui sortent du concentrateur forment un joyeux mélange toxique.

Le cyanure peut être neutralisé avec un processus d'anhydride sulfureux, le taux d'acidité contrôlé avec de la chaux. Mais les thiocyanates ont longtemps représenté un casse-tête pour Agnico-Eagle. Faute de savoir comment en disposer, l'entreprise a donc accumulé, pendant trois ans, toutes ses eaux usées dans un immense bassin de 119 hectares - qui, au premier coup d'oeil, ressemble à un lac.

On a fini par trouver des sauveurs capables de nettoyer les eaux: les bactéries. En mars 2004, l'eau traitée par la toute nouvelle station biologique a passé avec succès un test de toxicité. Elle fonctionne aujourd'hui en continu.

Depuis, le bilan environnemental d'Agnico-Eagle compte deux infractions. L'une survenue en 2004, alors que les pluies abondantes avaient amené les eaux du bassin à un niveau trop élevé; Agnico-Eagle a dû procéder à un déversement d'eau «légèrement toxique», qui avait toutefois été autorisé par un permis délivré par Environnement Canada.

Un autre avis d'infraction a été émis en juin 2005, alors que les effluents rejetés du bassin ont échoué à un test de toxicité qui s'avérait pourtant concluant tous les mois; des concentrations trop élevées de solides en suspension ont aussi été signalées. La situation est toutefois revenue à la normale et le ministère de l'Environnement du Québec n'a imposé ni amende ni sanction.

«On a tout de suite re-soumis un deuxième échantillon et il a passé les tests. Le problème (des thiocyanates), on l'a réglé», tranche Michel Leclerc.

Tripler la production d'ici trois ans

Il y deux ans, l'action d'Agnico-Eagle se transigeait dans les 17$. Elle en vaut aujourd'hui près de 44$. La grande responsable: la mine LaRonde, la seule d'Agnico-Eagle actuellement en exploitation.

Les 246 000 onces d'or qu'on y a récoltées l'an dernier ont géré un bénéfice net de 161 millions de dollars. Mais LaRonde est aussi la vache à lait qui permet à Agnico-Eagle de financer son expansion. L'objectif: tripler la production d'or d'ici trois ans.