La compagnie de Paul Delage Roberge fait de l'argent.

La compagnie de Paul Delage Roberge fait de l'argent.

Le Groupe Bikini Village [[|ticker sym='T.GBV'|]], distributeur de maillots rescapé de la faillite des Ailes de la mode, a annoncé hier des revenus en hausse et des profits.

La chaîne de 55 magasins établis au Québec et en Ontario a inscrit hier des profits annuels nets de 2 M$ (1 cent par action de base diluée), une amélioration sensible par rapport à la perte de 15,9 M$ de la période de l'année financière terminée le 3 février 2006.

Ces 15,9 M$ incluent les activités qui ont été abandonnées après le naufrage de la chaîne de grands magasins Les Ailes de la mode. Mais même en ne tenant compte que des activités poursuivies (les chiffres distincts des magasins Bikini Village et Océan Bikini Village), les résultats de l'an dernier montraient une perte de 1,3 M$.

«C'est un revirement important, 3,3 millions de dollars de mieux qu'il y a un an, nous sommes très contents», a dit mardi le président, Yves Simard.

Profit gonflé

Ce profit est toutefois gonflé par un revenu extraordinaire au dernier trimestre, un ajustement fiscal sans lequel le Bikini Village serait vêtue d'un bénéfice annuel net de seulement 1,1 M$.

En effet, le profit trimestriel net de 1,6 M$ (441 000 $ l'an dernier) inclut «des impôts créditeurs de 829 000 $ relativement a des impôts futurs pour lesquels, dans le passé, une provision pour moins-value avait été prise», explique l'entreprise.

Les revenus annuels nets ont été de 40,5 M$, 6,4 % (2,9 M$) de plus que les 37,6 M$ inscrits l'an dernier. Les revenus trimestriels nets ont été de 12,3 M$ (9,5 M$ au trimestre correspondant l'an dernier).

M. Simard, qui a succédé il y a un trimestre à Leslie Glazerman, congédié en décembre dernier, estime que la firme a traversé le pire et qu'elle peut maintenant envisager l'expansion.

«Nous allons ajouter une vingtaine de magasins, surtout en Ontario, et nous devons rénover une trentaine de magasins de nos 55 points de vente actuels, dit-il. Ouvrir un magasin ou en rénover coûte à peu près la même chose, soit entre 175 000 $ et 225 000 $. En gros, c'est un programme d'environ 10 M$.»

L'entreprise a environ 5 M$ en banque et une bonne partie des dépenses seront étalées dans le temps, ce qui permettrait d'en financer une bonne partie avec les fonds autogénérés. «Mais il faut être bien capitalisé et le conseil d'administration discute de l'opportunité de faire une ronde de financement.»

Le président de Clarke, George Armoyan, a déjà déclaré à La Presse Affaires la semaine dernière qu'il trouvait superflue une nouvelle ronde de financement, estimant que la firme a assez d'argent pour autofinancer le plan de relance.

M. Simard a indiqué mardi que les discussions vont se poursuivre au conseil.

Tel qu'indiqué dans La Presse de vendredi dernier, M. Simard a cédé son siège au conseil d'administration à une représentante du holding Clarke, principal actionnaire de Bikini Village (avec 10 % des 172,7 millions d'actions du détaillant).

La vice-présidente aux investissements de Clarke, Melinda Lee, a été nommée au conseil et devrait être jointe par un deuxième représentant de Clarke, Louis-Pierre Francoeur, lors de la prochaine assemblée annuelle de Bikini Village.

Le holding Clarke, sous la présidence du PDG George Armoyan, a déjà vendu 2,3 millions d'actions (à 15 cents) au mois de mars après avoir atteint un sommet de 20 millions d'actions, plus tôt cette année.

«Il dit qu'il a vendu une part de ses actions pour tempérer les ardeurs du marché, parce qu'il y a eu pas mal de spéculation en mars», a dit M. Simard.

Ce faisant, Clarke a aussi pris un joli profit, puisque son coût d'acquisition moyen est d'environ 10 cents.

L'action de Bikini Village a clôturé mardi à 15 cents, en baisse d'un demi-cent à la Bourse de Toronto. Le 10 novembre dernier, l'action valait 9,5 cents.

L'action de Clarke [[|ticker sym='T.CKI'|]] a clôturé à 17,35 $, en hausse de 25 cents, à la Bourse de Toronto.