Chaque fois qu'un Québécois achète une bouteille de vin dans une SAQ, il la paie en moyenne 13 % plus cher que dans une LCBO, la société des alcools de l'Ontario.

Chaque fois qu'un Québécois achète une bouteille de vin dans une SAQ, il la paie en moyenne 13 % plus cher que dans une LCBO, la société des alcools de l'Ontario.

Les données, qui émanent du rapport du vérificateur général sur la SAQ déposé mardi, démontrent que la Société des alcools du Québec (SAQ) continue de se démarquer de la LCBO dans l'application de sa politique de prix.

«La LCBO vend ses vins 13 % moins cher», écrit le vérificateur général Renaud Lachance.

Les résultats d'une recherche menée en avril dernier par la Canadian Association of Liquors Juridictions (CALJ) confirment que les Québécois sont parmi les Canadiens qui paient le plus cher pour leurs vins.

À l'inverse, c'est au Québec que les prix des spiritueux sont les moins élevés.

Trois facteurs expliqueraient les différences observées entre la SAQ et la LCBO quant aux prix de détail des vins: le prix de départ payé, les droits et les taxes appliqués tout comme la structure de majoration élaborée.

«Cela confirme qu'il y a des surcoûts dans le système», indique le président de l'Institut économique de Montréal, Paul-Daniel Muller, un chaud partisan de la privatisation de la SAQ.

Sur la structure de majoration de la SAQ, le vérificateur soutient que le taux effectif employé va à l'encontre des pratiques courantes en la matière dans le commerce au détail.

«D'ordinaire, note-t-il, les commerçants font en sorte que les stocks dont le taux de rotation est faible, qui sont généralement les plus chers, dégagent davantage de profits.»

Or, à la SAQ et contrairement à la LCBO, c'est plutôt l'inverse qui se produit, les bouteilles de vins les plus populaires dont le prix de départ est faible faisant l'objet d'une nette majoration avant d'être vendues en succursales.

Le vérificateur note également que les rabais volume consentis par les fournisseurs de vin à la SAQ ne se reflètent presque jamais lors du calcul du prix de détail final.

«Outre le fait que la SAQ encaisse la somme liée au rabais volume, elle applique la majoration à un prix de base qui n'a pas été réduit», évoque-t-il. Résultat : les prix sont nettement plus élevés qu'en Ontario.

Cet écart de prix avec la LCBO met également en lumière l'échec de la SAQ pour obtenir le meilleur prix d'achat au Canada de la part de ses fournisseurs.

En 2004, la direction de la SAQ en faisait pourtant un leitmotiv. «C'est une situation que l'on veut corriger rapidement auprès des fournisseurs concernés», admettait candidement le grand patron de la SAQ de l'époque, Louis Roquet, lors du dévoilement du plan stratégique 2004-2009 de la société d'État.

Or, poursuit le vérificateur général, la première tentative réelle de négociation, qui a été faite en décembre 2005, s'est révélée un échec.