Le débat sur le nombre d'employés dans les commerces d'alimentation après 17h00 durant les fins de semaine et 21h00 la semaine, limité actuellement à quatre, divise les syndicats.

Le débat sur le nombre d'employés dans les commerces d'alimentation après 17h00 durant les fins de semaine et 21h00 la semaine, limité actuellement à quatre, divise les syndicats.

La CSN est frustrée de ne pas en être tandis que deux syndicats affiliés à la FTQ ont sur la question des points de vue tout à fait opposés.

La CSN et sa Fédération du commerce ont d'ailleurs écrit un mot, jeudi, au ministre responsable de la loi sur les heures de commerce, Raymond Bachand, pour solliciter une rencontre.

Le vice-président Louis Roy veut éviter que le débat se fasse «en catimini dans une négociation de renouvellement d'une convention collective par des parties qui ensuite verraient leur position sanctionnée par une modification à la loi», a déclaré M. Roy en conférence de presse.

Pour l'instant, les parties impliquées sont d'une part les Travailleurs et travailleuses unies de l'alimentation et du commerce (TUAC), affiliés à la FTQ, et d'autre part l'Association des détaillants en alimentation du Québec ainsi que les trois principales chaînes d'alimentation que sont Metro-Super C, Loblaws-Provigo et Sobey's-IGA.

Les TUAC représentent quelque 20 000 travailleurs du secteur du commerce de l'alimentation.

À la Fédération du commerce (CSN) qui regroupe quelque 4000 travailleurs de l'alimentation, le président Jean Lortie refuse .

MM. Lortie et Roy se demandent d'ailleurs pour quelles raisons le ministre Bachand est maintenant disposé à changer la loi.

«En septembre, il disait que ce n'était pas du tout une priorité du gouvernement», a rappelé M. Roy qui craint qu'un projet de loi à ce sujet soit déposé d'ici le 15 novembre et que la loi soit adoptée en catastrophe d'ici le 15 décembre, à temps pour la période des Fêtes.

«Il s'agit d'un enjeu de société ne pouvant pas faire l'objet d'une entente entre seulement quelques syndicats et quelques employeurs», a fait valoir M. Roy.

«On a appris hier (mercredi) que le débat est repris et qu'on est à quelques heures d'un règlement. La semaine prochaine un projet de loi va être déposé. Les dés sont pipés d'avance et le ministre va dire qu'il a réglé la question», a avancé M. Lortie qui réclame que le gouvernement «fasse la mise au jeu» pour que s'engage un vaste débat public.

Du côté des Teamsters (affiliés comme les TUAC à la FTQ), qui représentent de 3000 à 4000 travailleurs québécois oeuvrant dans les commerces d'alimentation, on estime que les représentants des TUAC font fausse route dans leurs discussions avec les grands de l'alimentation.

«Le débat n'est pas là où les TUAC et les employeurs veulent le situer», a soutenu au cours d'une interview téléphonique Stéphane Lacroix, directeur des communications des Teamsters au Canada.

«Les travailleurs de ce secteur ne veulent pas que les commerces d'alimentation soient ouverts de 7h00 à 22h00 sept jour sur sept. On se pose de sérieuses questions sur la position des TUAC dans ce dossier», a-t-il ajouté.

Le syndicat des Teamsters propose plutôt de fermer les commerces le dimanche afin de permettre aux travailleurs de se retrouver en famille. Cette proposition est compatible avec une résolution votée au congrès de la FTQ de 2003, par les TUAC également, voulant que soit favorisée la conciliation travail-famille, a signalé M. Lacroix.

«La position que les TUAC préconisent avec l'industrie va exactement en sens contraire», a-t-il dit.

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