Le gouvernement du Québec est revenu à la case départ dans le dossier du mont Orford, jeudi, en annonçant la résiliation du bail avec le mandataire Mont-Orford inc. et la reprise de la gestion du centre de ski et du terrain de golf par l'entremise de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ).

Le gouvernement du Québec est revenu à la case départ dans le dossier du mont Orford, jeudi, en annonçant la résiliation du bail avec le mandataire Mont-Orford inc. et la reprise de la gestion du centre de ski et du terrain de golf par l'entremise de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ).

L'entente prévoit qu'une somme de 10,1 millions sera versée à Mont-Orford inc. Cela équivaut à 80% de la valeur des équipements de l'entreprise.

Au cours des prochaines semaines, un arbitre décidera du montant que devra débourser le gouvernement pour racheter différents actifs, dont des victuailles et de la papeterie.

Cette somme sera beaucoup moindre que celle annoncée jeudi par la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec, Line Beauchamp.

À plus long terme, il est possible que le gouvernement du Québec soit de nouveau forcé de puiser dans ses coffres pour contenter Mont-Orford inc. La poursuite de 20 millions intentée par la compagnie sera entendue par un juge de la Cour supérieure.

«Je pense que c'est une annonce importante pour votre région», a commenté hier Mme Beauchamp, qui n'ignore pas que certains intervenants, à l'extérieur de l'Estrie, déplorent son geste de racheter la station.

La ministre assure qu'il aurait été impossible de procéder plus rapidement. Elle souligne que ce genre de transaction n'est jamais simple et que le bail qui liait Québec au gestionnaire était «complexe».

Maintenant, elle s'en remet au comité de relance de la station, qui doit accoucher d'un projet viable au plus tard en mai 2009.

«La vraie bonne nouvelle, à mon avis, on l'aura quand ce groupe de travail aura élaboré un nouveau modèle de développement», soutient la ministre.

Si aucun projet n'est mis de l'avant d'ici cette échéance, le gouvernement «devra se résoudre à fermer la station de ski et le terrain de golf», a toutefois prévenu Line Beauchamp, jeudi, devant les médias.

Dans l'intervalle, la SEPAQ gérera la station avec l'objectif que ses activités soient rentables. «L'organisme n'a aucun mandat de développement. Mais on a tout intérêt à ce qu'il y ait des skieurs sur les pentes et des gens qui achètent leur billet de saison», mentionne-t-elle.

Selon certaines informations, ce sera la directrice générale du Centre récréotouristique Montjoye, Brigitte Marchand, qui prendra les rênes du centre de ski.

Soulagement

Irrités par de récents propos émis par des membres de la coalition SOS Parc Orford, le préfet de la MRC de Memphrémagog, Roger Nicolet, estime que la nouvelle «incite à préparer l'avenir plutôt que de s'attarder sur nos bobos».

Malgré ses réserves sur les travaux du comité de relance de la station, un membre influent de SOS Parc Orford, l'ex-député Robert Benoit se réjouit également de la nouvelle. «On est heureux que les jobs soient sauvés, entre autres», dit-il.

«Je suis très content, ravi, enchanté, confie pour sa part le maire d'Orford, Pierre Rodier. On avait atteint le fond. Les inquiétudes économiques qui existaient sont maintenant dissipées. Je suis très confiant en ce qui a trait à l'avenir de la station. Un contexte agréable et aéré a été créé pour le prochain hiver.»

«C'est désormais à nous, au comité, de faire notre travail. Est-ce qu'on va réduire la taille du centre ou le rendre plus accessible aux familles? Tout ça reste à voir», lance le maire de Magog, Marc Poulin.

Enfin, le vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie Magog-Orford, Denis Roy, reconnaît qu'il s'agit d'un soulagement pour les membres de son organisme.

«On part en retard pour préparer la saison. Mais on n'a qu'à se mobiliser. Rien ne sert de revenir sur le passé. On a assez souffert de la mauvaise publicité et de la chicane», commente-t-il.