Plus de 335 000 $ en subventions et investissements risquent de s'évaporer avec la faillite de l'entreprise Produits Elfinforest, un fabriquant de saunas de Chénéville qui a ouvert en mars 2006.

Plus de 335 000 $ en subventions et investissements risquent de s'évaporer avec la faillite de l'entreprise Produits Elfinforest, un fabriquant de saunas de Chénéville qui a ouvert en mars 2006.

Un an plus tard, le 23 avril dernier, l'entreprise a déclaré faillite et ses propriétaires doivent 332 055 $ aux créanciers.

Le syndic Ginsberg, Gingras et associés, a été saisi du dossier et tiendra une rencontre des créanciers, le 11 mai. «On sait que l'argent est entré, mais où est-il passé ? Si ça entre, il faut que ça sorte quelque part. C'est ma belle grosse question», a dit le syndic Claude Gingras.

En additionnant les deux montants, M. Gingras parle d'une somme dépassant les 600 000 $ qui aurait été engloutie dans cette aventure.

Il a été impossible, lundi, de parler aux propriétaires des Produits Elfinforest, Marie-France Coutu et Winston McNamee. Il n'y avait aucune réponse, autant du côté de l'entreprise que chez les propriétaires.

Située dans une ancienne manufacture de vêtements de 8000 pieds carrés, Elfinforest a mis en marché le PurSauna, un sauna à infrarouge. Ces cabines faciles à assembler peuvent accueillir une à trois personnes.

L'entreprise, dont les effectifs ont atteint une quinzaine d'employés, a ouvert ses portes en grande pompe, en mars 2006, lors d'une conférence de presse.

Produits Elfinforest a bénéficié d'aide financière totalisant 335 650 $, notamment de l'appui de Développement économique Canada (DEC) en Outaouais, qui a accordé une «contribution remboursable» de 100 000 $.

Investissements Québec, le Centre financier aux entreprises Desjardins de l'Outaouais, le Centre local de développement (CLD) Papineau et la SADC de Papineau ont également injecté de l'argent dans le projet qui avait pour but de stimuler le secteur manufacturier de la Petite-Nation.

Au CLD Papineau, qui a accordé un prêt non garanti de 22 500 $ à Elfinforest, le directeur général, Richard Charlebois, estime que les chances sont minces que l'organisme récupère ce montant.

«C'est difficile car nous ne sommes pas parmi les créanciers garantis. Nous, ce que l'on fait, ce sont des prêts non-garantis. Comme c'est du capital de risque, il y a du risque dans cet investissement.»

M. Charlebois affirme que la fermeture d'Elfinforest est avant tout un «dur coup pour la communauté».

«Nous sommes là pour supporter les projets et ce n'est pas juste une question monétaire. C'est dur pour la région. Perdre une quinzaine d'emplois à Chénéville, c'est difficile. C'est un projet sur lequel on était convaincu, qu'il fonctionnerait et qu'on ferait de l'argent», a ajouté Richard Charlebois.

Développement économique Canada (DEC) en Outaouais figure aussi parmi les créanciers «non garantis» et les chances sont minces pour le fédéral de récupérer son argent.

Selon la liste des créanciers obtenue par Le Droit, Produits Elfinforest doit 101 600 $ à la Caisse populaire de la Petite-Nation, le plus important créancier du groupe et l'un des créanciers garantis.

L'entreprise doit aussi 3060 $ à l'Agence du revenu du Canada, 22 000 $ à Revenu Québec et 2500 $ à la municipalité de Chénéville, trois autres créanciers garantis.