La route de la Chine n'est pas toujours pavée d'or pour ceux qui s'y aventurent.

La route de la Chine n'est pas toujours pavée d'or pour ceux qui s'y aventurent.

Parlez-en à Adaltis [[|ticker sym='T.ADS'|]] qui vient de connaître une année difficile.

Alors qu'il s'apprêtait à déployer sa stratégie dans les marchés émergents, le fabricant d'appareils diagnostiques a été freiné dans ses ambitions par une vaste enquête du gouvernement chinois dans le secteur de la santé.

L'objectif de cette vérification est d'améliorer l'efficacité et la transparence des procédures d'achat des hôpitaux.

En d'autres mots, mettre fin à une certaine corruption qui sévit dans cette industrie.

Du coup, des gestionnaires d'hôpital et des responsables à l'accréditation des produits ont été arrêtés tandis que d'autres, sous observation, ont mis leurs activités en veilleuse.

Même si l'entreprise québécoise n'est pas impliquée dans cette enquête, Adaltis a quand même souffert de la situation.

Son président, Pierre Larochelle, fait le point sur sa stratégie d'affaires au cours de la prochaine année.

Q - Quels sont les effets sur Adaltis du programme de vérification du gouvernement chinois?

R - Nous avons été lourdement touchés. Il y a eu une décroissance de 30 % des ventes au lieu d'une augmentation.

Cela dit, les choses se replacent graduellement depuis la fin de l'année. Il y a une reprise séquentielle qui se fera sentir dans les prochains trimestres. Les acheteurs recommencent à placer des commandes.

On reste prudents mais les choses devraient revenir à la normale au deuxième trimestre (avril à juin).

De plus, le dialogue a repris avec les responsables d'accréditation de produits. Notre test de diagnostic pour le VIH a été approuvé en février et celui sur l'hépatite C le sera bientôt.

L'achat de Shanghai Hua Tai Biotechnology en décembre dernier nous a permis de mettre la main sur ses approbations pour l'hépatite B, ce qui fait en sorte que nous allons avoir nos accréditations pour les principales maladies infectueuses.

Q - Toute cette histoire a créé un retard de combien de temps sur votre échéancier?

R - Je dirais qu'on a perdu un bon six à neuf mois. L'effet explosif anticipé de la Chine n'est pas venu mais ce n'est qu'une question de temps. J'arrive de Shanghai et de Pékin et les signes sont encourageants.

Nous sommes en bonne position dans la vente de tests pour les maladies infectueuses parce que nous offrons une qualité équivalente à celle des grands joueurs occidentaux mais à meilleur prix.

L'an dernier nous avons aussi remporté des appels d'offres au Pakistan, en Arabie Saoudite, au Brésil, en Turquie et en Grèce. Cela nous a ouvert des portes qui nous permettront de continuer en 2007.

Sans compter que l'on continue à avancer avec notre plate-forme Eclectica, un instrument polyvalent qui permet de combiner des tests de chimie clinique et d'immunologie.

Nous avons eu un grand succès au Mexique et nous voulons répéter l'expérience en Turquie, en Inde et en Chine. Ce produit a un potentiel énorme mais il faut prendre le temps de bien expliquer son fonctionnement aux distributeurs et aux clients.

Q - Avez-vous toujours l'intention de vendre votre filiale de distribution chinoise DCH Healthcare? Est-ce pour améliorer votre situation financière?

R - C'est à la fois pour recentrer nos activités et pour financer la compagnie.

Nous sommes en discussion avec deux entreprises pour vendre DCH autour de 20 millions. Si nous n'obtenons pas notre prix, nous allons nous tourner vers un placement privé dans un avenir rapproché.

Si DCH est vendue, notre force de vente passera de 190 à 100 personnes, mais là-dessus plusieurs vendaient des produits autres que ceux d'Adaltis.

Pour augmenter le nombre de vendeurs, on fera des acquisitions ciblées dans le secteur du diagnostique comme nous l'avons fait en décembre dernier.

Q - Êtes-vous sur le point d'établir de nouvelles alliances?

R - On regarde différents types de partenariats car nous sommes en discussion continue avec de grandes entreprises.

Certaines compagnies sont intéressées à distribuer la plate-forme Eclectica aux États-Unis.

Par ailleurs, notre usine n'est pas pleinement utilisée, même si on amorcera un deuxième quart de travail en avril. Cela pourrait amener une société à faire sous-traiter une partie de sa production par Adaltis car nous avons la seule usine de fabrication de tests de diagnostiques localisée en Chine et certifiée internationalement. Pour le moment, il s'agit de discussions stratégiques opérationnelles qui ne concernent pas la vente d'Adaltis.