Pas de malversation, mais des décisions discutables. Le gouvernement du Québec n'a pas toujours été capable de maintenir la bride sur l'industrie hippique, constate le vérificateur général du Québec dans un rapport déposé à l'Assemblée nationale.

Pas de malversation, mais des décisions discutables. Le gouvernement du Québec n'a pas toujours été capable de maintenir la bride sur l'industrie hippique, constate le vérificateur général du Québec dans un rapport déposé à l'Assemblée nationale.

Lors de la mise en vente des quatre hippodromes, un appel d'offres finalement remporté par Attractions hippiques et son propriétaire, le sénateur Paul Massicotte, on a mis de côté certaines règles qui guident le gouvernement dans l'adjudication des contrats.

L'un des membres du comité de sélection des soumissions avait indiqué spontanément qu'il connaissait le sénateur Massicotte depuis plusieurs années, quand Attraction hippiques a manifesté son intérêt.

Les règles gouvernementales auraient exigé qu'il se retire de ces discussions, mais ce membre a pu continuer de siéger au comité qui allait finalement choisir le groupe du sénateur Massicotte.

Dans son rapport qui sera déposé aujourd'hui (mardi), le vérificateur taira les noms des gens en cause, mais selon les informations recueillies par La Presse, Simon Brodeur, premier vice-président de Loto-Québec, avait bien connu le sénateur Massicotte lors d'une mission gouvernementale en Chine à la fin des années 1990.

Il a volontairement déclaré cet état de fait, mais le président du comité de sélection, Luc Chabot, un comptable, a indiqué qu'il n'y avait pas de problèmes. Aujourd'hui, le vérificateur souligne que M. Brodeur aurait dû se désister.

En juin 2006, le ministre des Finances, Michel Audet, agacé d'être critiqué sur l'attribution du contrat à Attractions hippiques, avait décidé de demander une enquête au vérificateur sur l'ensemble de cette industrie.

Or, agacé par cette "commande" très clairement politique, le vérificateur général Renaud Lachance a accepté le mandat, mais ne s'est pas limité à remonter dans le passé de l'industrie.

Sous le gouvernement Landry, le gouvernement avait attribué chaque année 50 millions à l'industrie des courses de chevaux, par l'entremise de la SONACC, la Société nationale du cheval de course.

Six ans et 300 millions plus tard, le ministre Audet avait décidé de limoger tous les membres du conseil d'administration de cette société. Pour protéger l'industrie hippique, ces administrateurs avaient décidé d'augmenter artificiellement les bourses aux éleveurs or la plupart avaient eux-mêmes des chevaux.

Mais le vérificateur n'a rien trouvé de répréhensible dans l'attribution des bourses, indique-t-on.