Avis à Jean Charest et Stephen Harper: votre année électorale sera plutôt morose au plan économique, prédit la Fédération des chambres de commerce du Québec. Au point où l'économie pourrait prendre plus de place dans les débats électoraux.

Avis à Jean Charest et Stephen Harper: votre année électorale sera plutôt morose au plan économique, prédit la Fédération des chambres de commerce du Québec. Au point où l'économie pourrait prendre plus de place dans les débats électoraux.

Dans ses Perspectives économiques publiées vendredi, la Fédération annonce une croissance de l'économie québécoise "plutôt molle" à 1,8% pour l'année 2007. La croissance a été de 2,2% en 2005 et devrait atteindre 2% en 2006.

"Ce n'est pas exagérément morose, dit la PDG Françoise Bertrand. Le Québec n'est pas en croissance ni en décroissance. Ça reflète que certains éléments structurels de l'économie québécoise ne sont pas emballants et ça indique les efforts qu'il faudra faire pour corriger la situation."

La Fédération milite en faveur de la création d'une agence indépendante d'analyse économique, au même titre que le BAPE en matière d'environnement.

"L'économie est souvent évacuée de nos débats publics et politiques, dit Mme Bertrand. Nous avons l'intention d'être des haut-parleurs durant la campagne électorale. Nous allons être obsédés par la question économique."

Selon la Fédération, le ralentissement du marché immobilier amorcé en 2005 devrait se poursuivre en 2007. Le marché de l'emploi, lui, restera stable. L'écart économique entre les régions du Québec pourrait s'accentuer.

"Chaque région a son potentiel, dit Audrey Azoulay, économiste en chef de la Fédération. Leur niveau de croissance va dépendre de leur structure économique. On va voir certaines régions s'écarter de la moyenne québécoise alors que d'autres régions vont s'en sortir plutôt bien."

Après avoir maintenu un taux de croissance de 2,9% et 2,8% au cours des deux dernières années, le Canada devra se contenter de 2,5% en 2007, estime la Fédération. L'écart économique entre l'Ouest et le reste du pays continuera de grandir.

Les investissements seront plus soutenus en Ontario qu'au Québec. Mais le Québec se reprendra du côté des exportations.

"L'Ontario subira un plus gros coup en raison du secteur automobile, dit Mme Azoulay. Au Québec, les secteurs du bois et du textile ont connu des ralentissements mais les secteurs des mines et du transport soutiennent les exportations. Au bout du compte, le Québec ne devrait pas si mal s'en sortir."

Malgré un ralentissement de l'économie américaine, le huard ne damnera pas le pion à la monnaie de l'Oncle Sam. La valeur du dollar canadien devrait se maintenir entre 85 et 90 cents américains en 2007.