Les prix du zinc, du cuivre et du nickel ne retourneront probablement pas à leurs sommets historiques de 2005-2006, mais la vigueur de la demande mondiale et la hausse des coûts de production les maintiendront à un niveau élevé pendant encore quelques années.

Les prix du zinc, du cuivre et du nickel ne retourneront probablement pas à leurs sommets historiques de 2005-2006, mais la vigueur de la demande mondiale et la hausse des coûts de production les maintiendront à un niveau élevé pendant encore quelques années.

C'est ce qu'ont soutenu, cette semaine, les conférenciers invités lors d'un séminaire tenu à Londres dans le cadre du LME Week, un événement annuel chapeauté par le London Metal Exchange (LME).

Même s'ils ne sont pas tous d'accord sur les prévisions de prix pour 2008, les spécialistes s'attendent tous à une augmentation substantielle de la production de métaux (avec des retards sur les échéanciers) et des coûts d'exploitation.

Selon eux, l'aluminium est le métal le plus prometteur, bien que temporairement en surabondance.

«À court terme, les prix des métaux ont plafonné et devraient rester dans le plateau actuel pour une période de 12 à 18 mois», a dit Paul Robinson, directeur de la recherche sur les métaux usuels CRU Group, à La Presse Affaires, en marge de sa présentation.

Selon lui, la production des nouvelles mines créera un surplus de production par rapport à la demande et amènera une baisse de prix en 2008 par rapport au niveau moyen de cette année.

Bien que les prix des métaux aient peu de chances de franchir leurs sommets récents avant longtemps, ils ne descendront pas non plus à leurs planchers de 2002.

D'abord, estime M. Robinson, la demande mondiale de métaux est encore ferme et les stocks sont bas.

Ensuite, l'augmentation des coûts d'énergie et la pénurie mondiale de main-d'oeuvre et d'équipements spécialisés, ont amené une hausse substantielle des coûts de production au comptant.

Les mines ont maintenant des seuils de rentabilité plus élevés. Ces seuils servent habituellement de plancher de prix lors des replis du marché.

Qu'est-ce que le LME?Le London Metal Exchange (LME) est une Bourse londonienne où se négocient les prix des métaux, du plastique et de l'acier.

Fondé en 1877, c'est un des rares parquets où les échanges se font de vive voix. Cette méthode serait la plus efficace étant donné le caractère particulier des métaux, soutient son chef de la direction Martin Abbott.

Comment s'établissent les prix?

Chaque jour de la semaine, dans le coeur financier de la City de Londres, 11 hommes en cravate s'assoient autour d'un cercle d'une dizaine de mètres de diamètre et, tout bonnement comme il y a 130 ans, discutent, trois fois par jour, pour trouver un prix convenable pour les métaux.

Ce cercle, appelé le ring, est situé dans un édifice modeste de la rue Leadenhall, à quelques pas de la Banque d'Angleterre.

Qu'est-ce que le LME Week ?

La «semaine» du LME est un événement annuel qui accueille des centaines de spécialistes des métaux provenant de partout sur la planète. Ce rassemblement, fort couru dans l'industrie, avait lieu à Londres cette semaine.

Les commerçants et les producteurs de métaux viennent s'informer de l'évolution du marché. Les analystes financiers en profitent pour peaufiner leurs prévisions. Et on fraternise au cours de soirées bien arrosées, dit-on.