Les propriétaires de Produits Elfinforest, un fabricant de saunas de Chénéville, dont la faillite a entraîné des pertes de plus de 335 000 $, ont avoué leur manque d'expérience en gestion, mais ils affirment qu'il n'y a eu aucune malversation dans cette affaire.

Les propriétaires de Produits Elfinforest, un fabricant de saunas de Chénéville, dont la faillite a entraîné des pertes de plus de 335 000 $, ont avoué leur manque d'expérience en gestion, mais ils affirment qu'il n'y a eu aucune malversation dans cette affaire.

«On a tout fait ce qu'on nous a demandé. On a tout fourni. Les états financiers ont été vérifiés», s'est défendue hier Marie-France Coutu, qui a fondé cette entreprise de la Petite-Nation avec Winston McNamee.

«Les subventions sont très retraçables. Elles ont servi à l'achat du bâtiment et de la machinerie», a-t-elle ajouté après la rencontre des créanciers, vendredi, au bureau de Gatineau du syndic de faillite, Ginsberg, Gingras et Associés.

Elfinforest a ouvert ses portes, en mars 2006, profitant de 335 000 $ en subventions et prêts. Un an plus tard, l'entreprise spécialisée dans les saunas à infrarouge, a déclaré faillite et ses propriétaires doivent 332 055 $.

Mme Coutu et M. McNamee attribuent leur échec en affaire à la concurrence asiatique, avec ses cabines de saunas à bas prix, mais aussi à un manque d'expérience en gestion et en marketing.

«Il y a eu une inondation du marché par les produits asiatiques. Nous, on voulait se positionner au niveau du haut de gamme. On croyait au produit et on y croit toujours.»

«On a vendu notre maison, notre ferme pour se lancer en affaires. On a mis beaucoup de notre argent dans l'entreprise», a dit Winston McNamee, qui calcule avoir perdu au moins 200 000 $ dans cette aventure.

Seulement cinq créanciers se sont présentés à la rencontre d'hier chez Ginsberg, Gingras. Cette rencontre a permis d'apprendre que Produits Elfinforest a subi des pertes de 102 000 $ dès sa première année en affaires, selon les états financiers obtenus par le syndic Jean-Guy Chartrand.

«On va demander certains éclaircissements concernant les derniers mois d'opérations.»

Rien pour les créanciers

Il est toutefois clair que la grande majorité des créanciers n'obtiendront rien dans cette faillite, car la Caisse populaire de la Petite-Nation, par l'entreprise du Centre financier aux entreprises Desjardins de l'Outaouais obtient ce qui reste de la faillite, notamment l'édifice d'une valeur de 130 000 $, sur lequel elle détient une hypothèque de 99 000 $.

Pour se lancer en affaires, Elfinforest a bénéficié d'aide de Développement économique Canada (DEC) en Outaouais, qui a accordé 100 000 $. Investissements Québec, la caisse, le Centre local de développement (CLD) Papineau et la SADC de Papineau ont également injecté de l'argent dans le projet.

À l'exception de la caisse, qui est un créancier garanti, le reste de ces investisseurs publics ne récupéreront pas leur argent.

«Ce sont des prêts de capital de risque. Normalement, ces investisseurs ne prennent pas de garanti. Et même si ces investisseurs en avaient pris, dans ce dossier, il ne reste plus grand-chose», a dit le syndic Jean-Guy Chartrand.