La Bourse canadienne poursuit son marathon amorcé en octobre 2002.

La Bourse canadienne poursuit son marathon amorcé en octobre 2002.

Puisant dans ses réserves, elle est parvenue à afficher une quatrième année de croissance consécutive.

Ni le repli des prix du pétrole, ni le ralentissement de l'économie, ni la décision fédérale d'imposer les fiducies de revenu dès 2011, ne l'ont empêché de garder le rythme.

Sa bonne performance permet à son indice, le S&P/TSX, d'afficher un gain annuel de 14,5% (sans dividendes), bien devant sa moyenne historique de 7 à 8%.

Cela s'ajoute à la progression de 24,3% en 2003, de 12,5% en 2004 et de 21,9% l'an dernier.

«Habituellement, deux ou trois secteurs se démarquent, souligne Luc Girard, directeur du groupe-conseil en portefeuilles pour Valeurs mobilières Desjardins. Mais cette fois, la tendance positive était mieux répartie entre les différents groupes.»

En effet, durant l'année, les matériaux, les technos, les télécoms et les financières ont très bien fait. Pour tout dire, seul le secteur de la santé termine l'année en territoire négatif.

Les titres liés aux mines et aux métaux arrivent en première place avec un poussée annuelle de 38% !

«Les cours des matières premières sont en hausse et la demande internationale reste très forte, particulièrement en Chine et en Inde», explique le spécialiste.

Depuis un an, les cours du nickel ont explosé de 150% et ceux du zinc de 130%. Le cuivre et l'aluminium ne sont pas en reste avec des gains respectifs de 40% et de 20%.

Par contre, le prix du pétrole est resté neutre alors que celui du gaz naturel a reculé de plus de 30%, en raison de stocks élevés et d'un climat plus chaud que prévu.

Pour sa part, le prix de l'or a grimpé de 20%, ce qui n'est pas étranger à une série d'acquisitions dans le secteur.

Pensons à Cambior, la plus importante société aurifère du Québec, qui a été avalée par Iamgold.

«L'année boursière 2006 a été marquée par une grande vague de fusions et acquisitions, constate Luc Girard. Cela a beaucoup influencé les marchés.»

La plus grande transaction a été l'achat de la minière Falconbridge par Xstrata pour plus de 18 milliards US.

Du côté américain, le spécialiste observe que les marchés boursiers ont mieux fait qu'au cours des dernières années, grâce notamment au gain de 16,3% du Dow Jones (en dollars US, sans dividendes).

Toutefois, l'indice phare américain, le S&P 500, à 13,6%, s'est fait devancer par son vis-à-vis canadien pour une cinquième année consécutive.

«Pendant l'année, les compagnies canadiennes et américaines ont continué à afficher des profits records avec des rendements sur l'avoir d'environ 20%», souligne le directeur de Valeurs mobilières Desjardins.

Au Canada, plusieurs sociétés de la liste du LPA 50 ont attiré l'attention de Luc Girard.

Parmi eux, Transat A.T. a profité de plusieurs nouvelles : bons résultats trimestriels, introduction d'un dividende, achats de la filiale canadienne Thomas Cook Travel et du voyagiste Canadian Affair.

Le titre de Neurochem s'est envolé au cours des derniers mois en raison de l'engouement des spéculateurs pour ses produits en développement destinés aux traitements de l'amylose amyloïde (qui s'attaque aux reins) et de l'Alzheimer.

Garda World, le spécialiste de la sécurité, a poursuivi son extraordinaire croissance en réalisant pas moins de sept acquisitions au Canada et aux États-Unis et en ajoutant des contrats à sa liste de clients.

Malgré la très mauvaise performance de sa division d'imprimeries, Quebecor a bien fait cette année. L'explication ? Sa division Vidéotron a tourné à plein régime tant du côté de l'Internet haute vitesse que de la téléphonie Internet et de son service Illico.

Après une année très difficile, la papetière Domtar a repris son souffle au cours des derniers trimestres. Son programme de fermetures d'usines et de réduction des dépenses a porté fruit.

Elle a aussi été aidée par le règlement du conflit du bois-d'oeuvre avec les Américains.

Du côté des perdants, la papetière Abitibi Consolidated n'a malheureusement pas eu autant de chance. La moins grande demande pour le papier journal et pour l'impression commerciale, conjuguée à la faiblesse du dollar canadien, ont frappé ses résultats.

Pour sa part, le titre du gestionnaire Addenda Capital a été victime d'un marché obligataire difficile.

Le Groupe Pages Jaunes a été touché par les changements apportés par le gouvernement fédéral aux fiducies de revenu.

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