Même si la crise du bois d'oeuvre canado-américaine est réglée, les entreprises forestières ne sont pas nécessairement sorties du bois. Confrontée à la vigueur du dollar canadien, à la baisse de la demande de bois d'oeuvre et à la difficulté d'approvisionnement, la scierie Leduc, de Saint-Émile, fermera ses portes en décembre pour un mois.

Même si la crise du bois d'oeuvre canado-américaine est réglée, les entreprises forestières ne sont pas nécessairement sorties du bois. Confrontée à la vigueur du dollar canadien, à la baisse de la demande de bois d'oeuvre et à la difficulté d'approvisionnement, la scierie Leduc, de Saint-Émile, fermera ses portes en décembre pour un mois.

La situation aurait pu être pire pour les quelque 80 employés de la scierie appartenant à Papiers White Birch, qui a acquis la papetière Stadaconna d'Enron. Initialement, la scierie devait fermer ses portes à la fin d'octobre pour une période de deux mois.

Mais l'entreprise a réussi à s'approvisionner en essence de tremble ; un bois qui sert à la fabrication de palettes. Grâce à cet approvisionnement, les dirigeants de la scierie ont ainsi réussi à limiter les dégâts et à réduire de moitié la période de fermeture.

Soulagement

Mais, hier, les administrateurs de la scierie Leduc ont poussé un soupir de soulagement. Le ministre fédéral de l'Industrie, Maxime Bernier, leur a annoncé qu'ils récupéreront 2,5 millions $ des quelque 3 millions $ que la scierie a versé en droits compensatoires aux Américains tout au cours du long conflit sur le bois d'oeuvre.

Le vice-président de Papiers White Birch, Réjean Bégin, a précisé qu'il avait bien hâte de toucher ce pactole. "Ce retour d'argent, dit-il, va nous permettre de moderniser certaines pièces d'équipement, contribuant par le fait même à la viabilité de l'usine."

Lors du conflit canado-américain sur le bois d'oeuvre, les Américains avaient imposé des droits compensatoires à l'industrie canadienne totalisant 5,3 milliards $US. Après une multitude de défaites devant différentes instances de l'ALENA et de l'OMC, une entente est intervenue entre les Canadiens et les Américains.

Cette entente prévoit que l'industrie forestière canadienne récupérera 80 % des sommes versées, soit environ 4,3 milliards $. Les compagnies forestières québécoises vont toucher plus de 1 milliard $. Devant les nombreux problèmes rencontrés par le secteur forestier canadien, le gouvernement fédéral a décidé de verser immédiatement les sommes d'argent auxquelles ont droit les industries forestières.

Deux ans d'attente

Il aurait fallu près de deux ans aux entreprises canadiennes pour encaisser leur dû. Il appartient maintenant à Ottawa de négocier avec les Américains afin de se faire rembourser.

Ainsi, Abitibi Consolidated annonçait hier qu'elle avait reçu une somme approximative de 225 millions $US, correspondant aux dépôts des droits payés depuis 2002 par la société dans le dossier du bois d'oeuvre. Elle s'attend de recevoir un autre montant de 10 millions $ pour le remboursement de dépôts en lien avec des partenariats d'affaires.

Le président de la Consol, John Weaver, a précisé que cette somme sera consacrée à la diminution de la dette de l'entreprise. À la fin d'octobre, Tembec annonçait qu'elle avait reçu 242 millions $US. Le président, James Lopez, indiquait que cette somme allait servir à diminuer la dette et à accroître les liquidités de l'entreperise.

Le ministre Bernier a indiqué que jusqu'à maintenant le gouvernement fédéral avait versé aux forestières canadiennes environ 1,5 milliard $. Il se dit confiant que la totalité des sommes dues aux compagnies canadiennes sera versée au début de décembre.