Identifiée comme une région "fragile" et à "haut potentiel de risque" malgré les données ronflantes illustrant sa bonne santé économique, la capitale nationale n'obtient pas sa juste part de l'aide gouvernementale destinée aux entreprises.

Identifiée comme une région "fragile" et à "haut potentiel de risque" malgré les données ronflantes illustrant sa bonne santé économique, la capitale nationale n'obtient pas sa juste part de l'aide gouvernementale destinée aux entreprises.

Tel est constat fait par la Fédération des chambres de commerce du Québec qui rend publique, aujourd'hui, une étude portant sur la répartition de l'aide du gouvernement aux différentes régions du Québec et dont Le Soleil a pris connaissance.

À l'occasion, hier, de son premier discours à titre de président de la Chambre de commerce de Québec, Me Louis Duquet a pris la balle au bond.

"Les agents décideurs de l'État québécois sont-ils plus exigeants à Québec qu'en province ? Sommes-nous moins entrepreneuriaux à Québec ? Les programmes gouvernementaux seraient-ils moins bien adaptés à notre réalité économique ? Ou peut-être ces outils sont-ils seulement méconnus de la communauté des affaires ?" a posé Me Duquet en assurant que son organisation allait chercher à obtenir des réponses à ces questions.

La Fédération des chambres de commerce du Québec révèle que les entreprises et les investisseurs de la région de la Capitale-Nationale n'ont eu recours "que de façon très parcimonieuse" aux mesures fiscales et aux différents programmes de financement mis à leur disposition par l'État dont la valeur s'élève à 6,7 milliards $ par année. "On peut même parler d'une véritable sous-utilisation de ces outils."

Par exemple, la région de la Capitale-Nationale, qui compte 8,8 % de la population québécoise et 9,3 % du PIB, n'a obtenu que 7,3 % des crédits d'impôt voués à la recherche et au développement, 7,5 % de ceux consacrés à la nouvelle économie et seulement 30 millions $ du 1,1 mil-liard $ d'investissements approuvés par Investissement Québec entre 2002 et 2005.

Et pourtant, insiste la Fédération, la région de la Capitale-Nationale a besoin d'un appui de l'État afin de consolider sa base d'innovation, compte tenu qu'elle se situe "en dehors du circuit régulier du capital de risque".

"La région de la Capitale-Nationale affiche une situation plutôt enviable au plan de l'emploi. On constate cependant, depuis quelques années, un manque de vigueur des secteurs de haute technologie qui ont constitué les éléments de base à partir desquelles l'économie s'est diversifiée afin d'être moins dépendante de l'administration publique", rend compte la Fédération.

En entrevue au Soleil, la pdg de l'organisme, Françoise Bertrand, n'a pas parlé seulement du "manque d'agressivité" des sociétés de haute technologie, notamment au chapitre de la commercialisation de leurs produits, mais également de la performance "assez anémique" des entreprises en ce qui a trait aux investissements liés au remplacement du matériel et de l'équipement.

gleduc@lesoleil.com

© 2006 Le Soleil. Tous droits réservés.