La Caisse de dépôt est-elle un leader? Est-elle solide, audacieuse, transparente? Tel est le genre de questions auxquelles doivent répondre plusieurs centaines de Québécois par les temps qui courent.

La Caisse de dépôt est-elle un leader? Est-elle solide, audacieuse, transparente? Tel est le genre de questions auxquelles doivent répondre plusieurs centaines de Québécois par les temps qui courent.

La Caisse a commandé un sondage à la maison CROP pour connaître la perception du public à son égard. Actuellement, CROP interroge plusieurs dizaines de professionnels de la finance, de même que des étudiants. Le grand public québécois a aussi été sondé, au début de l'été, a appris La Presse auprès de CROP.

Le sondage comporte une quarantaine de questions, qui portent surtout sur la perception du public, mais également sur des enjeux plus complexes, comme la pertinence de l'intervention possible de la Caisse pour garder des entreprises en contrôle québécois.

La Caisse est-elle en croissance, en déclin? Connaissez-vous son PDG (Henri-Paul Rousseau)? L'institution investit-elle peu ou beaucoup dans l'immobilier, dans les entreprises privées, en Bourse, dans le cinéma, dans les aéroports? Quelle est votre perception globale de la Caisse? Pourquoi?

C'est vraisemblablement la première fois que la Caisse commande un tel sondage, selon certains employés et anciens employés à qui nous avons parlé. Cette volonté de tester son image viendrait de la haute direction, nous dit-on.

Au cours des dernières années, le «bas de laine des Québécois» a obtenu d'excellents rendements. Sur trois ans, le rendement moyen a été de 13,8%, ce qui la classe parmi les 5% meilleures caisses canadiennes.

Par contre, au début des années 2000, la Caisse avait eu mauvaise presse avec les énormes pertes causées notamment par son investissement dans Vidéotron et la construction du siège social.

En 2002, l'institution avait perdu 9,6% de son capital. Henri-Paul Rousseau est devenu président en septembre 2002, en remplacement de Jean-Claude Scraire. Il termine aujourd'hui la cinquième année de son mandat.

L'actuel sondage n'est aucunement relié à la crise du papier commercial, nous indique le porte-parole de la Caisse, Gilles des Roberts. Quelle est la pertinence de sonder l'opinion publique?

«Comme n'importe quelle organisation, nous voulons savoir comment on est perçu. Nos clients sont les déposants, comme la Régie des rentes, mais nous n'avons pas de relations directes avec le bénéficiaire ultime de la Caisse, le public», a expliqué M. des Roberts.

En plus d'interroger les Québécois sur la compétence du personnel de la Caisse, CROP demande si l'institution contribue au développement économique du Québec, si elle devrait le faire davantage et comment.

«Seriez-vous favorable à ce que la Caisse prenne une part active dans des entreprises pour qu'elles demeurent la propriété d'intérêts québécois?» demande la maison de sondage.

Cette question survient dans un contexte où des dizaines d'entreprises québécoises et canadiennes, telle Alcan, sont passées en mains étrangères, ces derniers mois.

Par le passé, les interventions de la Caisse n'ont pas toujours donné des résultats heureux, qu'on pense à Vidéotron ou à Provigo, par exemple.

CROP demande justement aux Québécois dans quelles mesures ils seraient d'accord avec une intervention de la Caisse si cette intervention avait pour effet de diminuer le rendement des fonds.

La Caisse n'a pas l'intention de rendre publics les résultats du sondage.