Plus de 2200 propriétaires de franchise Tim Hortons ont envahi le parc de l'Artillerie pour la soirée d'ouverture de leur congrès jeudi: une réception privée où les citoyens ordinaires étaient refoulés à l'entrée. Il n'y a pas de mal à vouloir profiter de ce décor historique, sauf que c'est la première fois que ce parc extérieur public est loué à des intérêts privés.

Plus de 2200 propriétaires de franchise Tim Hortons ont envahi le parc de l'Artillerie pour la soirée d'ouverture de leur congrès jeudi: une réception privée où les citoyens ordinaires étaient refoulés à l'entrée. Il n'y a pas de mal à vouloir profiter de ce décor historique, sauf que c'est la première fois que ce parc extérieur public est loué à des intérêts privés.

«Je pense que ça ouvre la porte à une pratique qui n'est pas acceptable. Si on commence à louer les parcs qui appartiennent aux citoyens, il n'y aura pas de limite. Après, est-ce qu'ils voudront louer les Plaines?», s'offusque Gilles Frenette, un résidant de Lévis qui considère Québec comme sa ville d'adoption.

Lynda Bernier, gestionnaire du parc de l'Artillerie, situé dans le Vieux-Québec, souligne que cet événement était prévu depuis deux ans et qu'il est «exceptionnel».

"On a l'habitude de louer les salles à l'intérieur, mais pas le terrain au complet. C'est que cette fois, il fallait accommoder plus de 2000 personnes", justifie-t-elle.

Ces franchisés ont eu droit à une visite guidée des lieux, à de l'animation avec des personnages costumés et à une projection sur l'histoire de la ville de Québec.

«Je n'ai rien contre les congrès, mais si chaque promoteur arrive avec un beau programme, est-ce qu'on va toujours dire oui ? C'est dangereux», commente M. Frenette.

Mme Bernier explique que Parcs Canada favorise l'utilisation de ses terrains par les citoyens ordinaires, mais l'organisme n'est pas fermé à la location au privé, si la demande respecte deux critères : la diffusion de la culture et une utilisation qui n'abîme pas le patrimoine.

«Cette activité entrait dans les critères, parce qu'on a transmis l'histoire de la ville à plusieurs citoyens canadiens», souligne-t-elle. Et on ne nie pas qu'une telle location aide à remplir les coffres du parc.

«C'est sûr que nos budgets n'ont pas été augmentés depuis de nombreuses années», note Mme Bernier, n'arrivant toutefois pas mettre la main sur le coût de cette location.

Gros congrès

Au Centre des congrès de Québec, on affirme que le rassemblement Tim Hortons est l'un des plus importants cette année et qu'il générera 5 M$ en retombées pour la ville jusqu'à demain.

Ann Cantin, directrice des communications du Centre, trouve ainsi normal qu'ils aient loué le parc de l'Artillerie. «Si on garde tout le temps les gens enfermés dans le Centre, ils diront qu'ils n'ont pas vu Québec», dit-elle, ajoutant qu'il y a aussi d'autres endroits publics qui servent des intérêts privés de temps à autre, comme le Domaine Cataraqui. Avec ses 26 000 repas et ses 9000 nuitées, elle insiste sur le fait que ce genre de congrès est un bel événement pour la région.

Rachel Douglas, responsable des communications chez Tim Hortons, soutient que l'entreprise a choisi de tenir son congrès à Québec pour la beauté de la ville. Pour le reste de la fin de semaine, il n'y a plus de rassemblement extérieur à l'horaire: seulement des croisières, des tours de ville et du golf.