La Société des alcools du Québec dit avoir deux bonnes nouvelles pour les Québécois: ces derniers boivent mieux et gonflent ses profits de 8% pour l'exercice 2006-07.

La Société des alcools du Québec dit avoir deux bonnes nouvelles pour les Québécois: ces derniers boivent mieux et gonflent ses profits de 8% pour l'exercice 2006-07.

En effet, la société d'État publie ses résultats vendredi avec des profits en hausse de 8,1% à 710,1 M$, avec des ventes ayant monté de 7,8% à 2,98 G$.

La SAQ calcule toutefois que ces profits enivrants ne se sont pas réalisés en transformant les Québécois en alcooliques. Elle cite une moyenne de 7,6 litres d'alcool consommé par chaque personne pendant une année. C'est aligné sur la moyenne canadienne.

Par contre, les Québécois boiraient de plus petites quantités de façon plus fréquente que les habitants des autres provinces. De plus, ils arrêteraient leur choix sur des produits de gamme supérieure.

La SAQ croit avoir généré de tels résultats financiers et «sociaux» avec un train de mesures visant à améliorer un réseau rajeuni. Entre autres, on retrouve un personnel mieux formé et plus disponible lors des périodes d'achalandage et plus de nouveaux produits sur les tablettes.

Du côté financier, des dépenses d'exploitation bien contrôlées, une marge de profit de 32,6% (un sommet de 6 ans) et un endettement bancaire en chute libre ont contribué à la rentabilité accrue.

Les profits de l'exercice comprennent un gain de 3 M$ réalisé avec la vente de la Maison des Futailles à la forestière Kruger.

«Les nombreuses initiatives des dernières années pour améliorer le service à la clientèle et pour une gestion disciplinée portent fruit et traduisent par une solide croissance des ventes et une meilleure rentabilité, conformément à notre plan stratégique», déclare le PDG Sylvain Toutant.

«La satisfaction de la clientèle s'accroît, atteignant un sommet de 97% lors de la dernière enquête en août 2006, dit M. Toutant. L'expérience de magasinage en succursales attire et retient de plus en plus les consommateurs.»

Un constat qui tient la route

Hubert Sacy, directeur général de l'organisme de prévention Éduc'Alcool, confirme les dires de la SAQ sur les habitudes des Québécois. Les chiffres publiés vendredi sortent d'ailleurs une semaine après ceux d'Éduc'Alcool.

«Si les Québécois boivent davantage de vins et spiritueux, cette consommation se répartit à peu près correctement et nous n'observons pas d'augmentation des problèmes liés à la consommation», dit M. Sacy.

Selon le directeur général, la quantité de 7,6 litres absorbés par les buveurs à chaque année ne soulève généralement pas de problème.

«Nous étions à 7,5 litres par personne lors des trois dernières années, dit-il. Nous ne sommes pas encore au stade problématique. De 3% à 5% des gens boivent de manière dangereuse mais la moyenne de la population est convenable avec deux verres et demi par occasion de consommation.»

Faut-il pour autant dire que les Québécois délaissent les vins de dépanneur pour des produits de plus grande qualité ?

«Je n'ai aucune idée là-dessus, répond Hubert Sacy. Notre enquête n'a pas mesuré cela. Ce que nous savons, c'est que les gens boivent un peu plus, un peu plus régulièrement. Il y a cinq ans, 4% des consommateurs buvaient tous les jours et aujourd'hui, il y en a 8% mais ça ne veut pas dire qu'ils deviennent des consommateurs problématiques.»

Selon les barèmes d'Éduc'Alcool, prendre cinq verres lors d'une occasion est qualifié de problématique et huit verres de carrément dangereux.

La composition des ventes de la SAQ

- 76,8% de vins (75% en 2005-06)

- 15,6% de spiritueux (16% en 2005-06)

- 5,9% de coolers (7% en 2005-06)

- 1,4% de bière (1,5% en 2005-06)