Le détaillant de vêtements Club Monaco a demandé à la Gendarmerie royale du Canada d'enquêter sur une possible fuite de renseignements, pouvant toucher les numéros de carte de crédit de ses clients.

Le détaillant de vêtements Club Monaco a demandé à la Gendarmerie royale du Canada d'enquêter sur une possible fuite de renseignements, pouvant toucher les numéros de carte de crédit de ses clients.

La chaîne de magasins, propriété du géant américain Polo Ralph Lauren, indique avoir été prévenue d'un problème, à la fin de 2006, par une société qui traite les transactions par carte de crédit.

De plus, le détaillant a requis les services d'enquêteurs privés pour appuyer ceux de la GRC.

La police fédérale canadienne n'a toutefois pas été en mesure de corroborer ces affirmations.

Selon le quotidien Globe and Mail de vendredi, des banques et des émetteurs de cartes de crédit ont également été avertis, suivant quoi ils ont examiné le dossier des détenteurs de carte, à la recherche d'indices d'éventuels d'utilisations frauduleuses.

D'après une porte-parole de Club Monaco, l'enquête n'a pas encore permis de déterminer qu'il y a bel et bien eu fuite.

«On nous a dit que nos systèmes sont très sécuritaires», a dit Wendy Smith, en précisant que les informations perdues ne comprennent pas de données comme les noms, adresses et numéros de téléphone des clients.

C'est le troisième incident du genre à être mis en lumière au Canada au cours des dernières semaines. La semaine dernière, l'américaine TJX Companies, qui possède les magasins Winners et HomeSense au Canada, a révélé avoir subi une importante intrusion informatique mettant en péril des renseignements de sa clientèle.

La Banque CIBC a aussi été plongée dans l'embarras quand il a été révélé qu'un fichier contenant les données de près d'un demi-million de clients, de sa filiale Talvest, a été égaré.

L'avocate Bernice Karn, du cabinet Cassels Brock, s'explique mal pourquoi autant d'événements similaires surviennent en aussi peu de temps.

«C'est peut-être une simple coïncidence, ou peut-être les entreprises sont-elles plus conscientisées face à la question, a-t-elle dit. Mais c'est certainement sain, d'un point de vue affaires, d'être très transparents avec vos clients (...) pour qu'ils sachent ce que deviennent les informations qu'ils vous ont fournies.»

Les consommateurs peuvent se protéger en surveillant étroitement leurs transactions de cartes de crédit et l'activité de leur compte bancaire, explique un autre avocat, mais les entreprises canadiennes n'ont actuellement aucune obligation légale d'avertir leurs clients ou les forces policières lorsque survient une telle situation.

«Si l'obligation existait, cela garantirait aux clients la possibilité de se protéger eux-mêmes», a indiqué Me David Young, du cabinet Lang Michener.