Mise à l'épreuve par la guerre des prix entre les fabricants d'automobiles, l'industrie québécoise des concessionnaires dit commencer à se consolider.

Mise à l'épreuve par la guerre des prix entre les fabricants d'automobiles, l'industrie québécoise des concessionnaires dit commencer à se consolider.

Au moins 7 % des 890 points de vente de véhicules au Québec font aujourd'hui partie d'un groupe détenu par le même propriétaire, selon les chiffres de la Corporation des concessionnaires d'automobiles du Québec.

Le plus gros propriétaire exploite plus de 20 magasins, tandis que 287 commerçants en possèdent deux.

La Corporation voit là le résultat d'un mouvement remontant à environ cinq ans.

«De plus en plus de gens ont plus d'une concession, surtout à Montréal», rapporte le président de l'organisme, Jacques Béchard. C'est quelque chose qui se voit déjà beaucoup aux États-Unis et qui commence ici.»

Toutefois, il ne dispose pas de données sur les années antérieures au Québec.

Certains marchands choisissent de vendre leur commerce à un homologue à cause de coûts d'exploitation de plus en plus lourds, explique M. Béchard.

«Il faut avoir les reins solides», lance-t-il, évoquant la nécessité d'équipement et de techniciens de plus en plus spécialisés ainsi que des coûts croissants pour bien représenter les fabricants.

Outre ces obligations, la concurrence féroce entre les constructeurs pèse sur les profits, en baisse chez plusieurs marchands.

«Il y a plus d'une vingtaine de fabricants qui s'affrontent dans nos commerces, alors je peux vous dire que les consommateurs font de bonnes affaires», dit Jacques Béchard.

Par contre, les difficultés des géants nord-américains de l'automobile n'amputent pas vraiment le volume total des ventes.

La Corporation estime le nombre de véhicules vendus en 2006 à environ 400 000 au Québec, comparativement à 407 000 l'année d'avant. Elle ne juge pas significative cette baisse de 2%, d'autant moins que les ventes dans l'ensemble du Canada ont plutôt augmenté de 2 %

Si les achats de véhicules GM ont reculé de près de 8%, ceux de Ford ont augmenté dans les mêmes proportions et ceux de Chrysler ont gagné près de 2 %.

«Quand on parle des problèmes de ces compagnies, il s'agit beaucoup de leurs coûts de production liés à leur main d'oeuvre et à leurs fonds de pension», fait valoir Jacques Béchard.

Il estime qu'en termes de chiffres d'affaires, l'industrie automobile canadienne est toujours dans un bon cycle, à la faveur des faibles taux d'intérêt, de la bonne forme de l'économie et d'une moyenne d'âge assez élevée (sept ans et demi) pour les véhicules en circulation au Québec.