Traditionnellement axées sur le commerce, les relations canado-américaines sont maintenant braquées sur la sécurité. À long terme, ce changement de priorité pourrait être lourd de conséquence pour l'économie du Québec, estime Jean-Michel Laurin, coprésident et directeur général de Manufacturiers et exportateurs du Québec.

Traditionnellement axées sur le commerce, les relations canado-américaines sont maintenant braquées sur la sécurité. À long terme, ce changement de priorité pourrait être lourd de conséquence pour l'économie du Québec, estime Jean-Michel Laurin, coprésident et directeur général de Manufacturiers et exportateurs du Québec.

" Ce que les Américains ont réussi à faire depuis le 11 septembre 2001, c'est de repousser leurs frontières dans les entreprises avec lesquelles ils font affaires ", explique-t-il.

Selon lui, les entreprises qui veulent continuer de vendre aux États-Unis n'ont pas vraiment le choix d'adhérer au programme C-TPAT ou non. À l'ère du juste-à-temps, le passage des frontières est devenu une activité à haut risque pour les entreprises.

" Des fois, ça prend cinq minutes, d'autres fois cinq heures, illustre-t-il, il est impossible de prévoir ". L'accréditation permet de diminuer cette incertitude.

Les coûts supplémentaires de sécurité sont plus lourds à supporter pour les petits exportateurs que pour les gros mais toutes les entreprises, petite et grandes, voient leur avantage comparatif diminuer à cause de ces enjeux, estime-t-il.

" Les entreprises s'installent au Canada parce que ça coûte moins cher de fabriquer ici pour vendre aux États-Unis. C'est de moins en moins vrai, avec l'appréciation du dollar et les complications croissantes aux frontières, explique l'économiste. Ça peut inciter des entreprises à déménager leur production aux États-Unis ".

En attendant, les exportations québécoises à destination des États-Unis diminuent. Entre 2001 et 2005, la baisse est de 1 %. Le traumatisme du 11 septembre 2001 ne serait toutefois pas responsable de la situation.

Les Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) attribuent la réduction des exportations à la fermeture de GM à Boisbriand et à l'éclatement de la bulle technologique en 2001.

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